Greenpeace dénonce les pratiques d’E.Leclerc avec son jus multi-pesticides
Greenpeace souhaite dénoncer l'immobilisme de la chaîne de supermarché E. Leclerc face aux pesticides présents dans ses fruits et légumes en lancant une campagne avec des “jus multi-pesticides” à base de produits de la grande enseigne.
Greenpeace avait lancé sa course au zéro pesticide mettant en concurrence les plus grandes enseignes de supermarchés comme Auchan, Carrefour, Casino, U et E.Leclerc. L’ONG positionne les enseignes en fonction des moyens qu’elles mettent en oeuvre pour réduire leur recours aux pesticides dans la culture de leurs fruits et légumes. Et cela commence par éliminer en priorité les plus dangereux (néonicotinoïdes, cyperméthrine, deltaméthrine, chlorpyrifos, etc.). Face à l’immobilisme de E.Leclerc, Greenpeace a lancé sa campagne “jus multi-pesticides”.
L’effet cocktail des pesticides
Selon Greenpeace, Auchan, Casino, Intermarché se contentent du minimum dans la réduction de l’utilisation des pesticides et le soutien aux agriculteurs tandis que Carrefour fait preuve de bonne volonté. Mais du côté d’E.Leclerc, c’est l’opacité la plus totale. Greenpeace dénonce l’absence de soutien à ses producteurs pour éliminer les pesticides de leurs productions et la course au prix bas qui pousse l’enseigne à la rentabilité au détriment de la santé et de la préservation de l’environnement. Selon elle, deux tiers de ces denrées sont traitées aux pesticides.
Selon LeFigaro.fr, les analyses commandées par Greenpeace révèlent quatre substances toxiques différentes sur les abricots d'origine France et cinq dans les fraises. Bien que les concentrations respectent les seuils maximum autorisée par la législation, Greenpeace met en garde contre l’effet cocktail des pesticides qui accroît l’effet toxique de chaque molécule chimique (étude de l’INRA sur “Les effets cocktails des substances toxiques démontrés in vitro” en 2013).
Un cocktail explosif
“C’est un jus réalisé à partir de fruits et légumes achetés chez E.Leclerc. Ils ont été sélectionnés avec soin parmi des produits issus de l'agriculture conventionnelle car ce sont ceux qui contiennent le plus de pesticides.”
Avec ce jus fait à partir de fruits et légumes de l’enseigne contenant des résidus phytosanitaires, Greenpeace veut informer les clients et révéler “la face cachée d’E.Leclerc”. L’ONG lançait donc son opération de communication auprès des journalistes en leur livrant des “jus multi-pesticides”. Une idée pertinente et qui prêtait à sourire si la bouteille n’avait pas explosé dans plusieurs rédactions.
Les pesticides en cause ? Non, le cocktail non pasteurisé a fermenté tout le week-end, le gaz produit a donc fait exploser la bouteille.