L'insomnie et la dépression chez les ados seraient liées au temps passé sur les écrans
Les résultats préliminaires d'une nouvelle étude américaine suggèrent que les adolescents passant beaucoup de temps devant un écran ont un risque accru de connaître des symptômes insomniaques et de dormir moins longtemps. Ainsi, ces derniers seraient plus susceptibles de souffrir de dépression.
Une nouvelle recherche confirme les méfaits des écrans chez les ados. Conduite par des chercheurs de l'université Stony Brook, de l'université d'État de Pennsylvanie (Penn State) et de l'université de Wisconsin-Madison, l'étude consistait à examiner des données concernant 2.865 adolescents âgés en moyenne de 15,63 ans qui faisaient partie de l'enquête Fragile Families and Child Wellbeing Study.
Des questions ont été posées aux jeunes participants sur les détails de leur sommeil, deux symptômes de nature insomniaque (difficultés à s'endormir et problèmes pour rester endormi), la durée habituelle de leur sommeil en semaine, et leurs éventuels symptômes dépressifs.
Les participants devaient également déclarer combien d'heures ils passaient chaque jour devant un écran, dans quatre types d'activité différents : messagerie sociale, surf sur le web, télévision/films, et jeux vidéo.
Un risque de dépression accru
Après avoir examiné les liens entre le temps passé devant l'écran, le sommeil (symptômes d'insomnie, durée de la nuit) et les symptômes dépressifs, l'équipe a constaté un lien entre les activités liées à un écran et les symptômes dépressifs. En outre, plus le temps passé devant chaque activité liée à un écran était important, plus les symptômes insomniaques augmentaient et moins le sommeil durait, ce qui est associé à des symptômes dépressifs plus importants.
"L'augmentation du taux de symptômes dépressifs chez les adolescents peut être partiellement expliquée par la présence très importante des écrans, qui peuvent interférer avec un sommeil de haute qualité et reposant", a commenté la chercheuse en post-doctorat Xian Stella Li.
"Ces résultats suggèrent que les parents, les éducateurs et les professionnels de santé pourraient considérer d'éduquer les adolescents et de réguler leur temps d'exposition aux écrans, comme des possibilités d'améliorer la qualité de leur sommeil et de réduire les risques de dépression", a ajouté la chercheuse responsable de l'étude, Lauren Hale. "Nous sommes très intéressés de savoir si les influences négatives des réseaux sociaux et de l'utilisation des écrans sur le sommeil et la santé mentale persistent durant la transition vers l'âge adulte."
Le résumé de l'étude a été publié en ligne dans un supplément de la revue "Sleep". Les résultats ont également été présentés lundi 4 juin à Baltimore au SLEEP 2018, le 32e congrès annuel des Associated Professional Sleep Societies LLC (APSS).