Coronavirus : l'esprit écolo est mis à mal
Le confinement a du bon pour notre environnement mais pas que. De nombreux citoyens semblent avoir perdu leur civisme, et oublié leurs petits gestes écolo du quotidien pendant cette période exceptionnelle.
L’activité économique est fortement ralentie depuis le début du confinement. Cette décroissance a un impact positif sur l'environnement. En France, les indices de pollution de l’air dans les villes ont rarement été aussi bons. Même constat du côté de la faune et la flore qui reprennent leurs droits. Certains ont pu, par exemple, croiser des animaux sauvages en pleine ville, ou des cétacés au bord des côtes.
Mais ces données encourageantes sont entachées par le comportement de certains citoyens qui en oublieraient presque les pratiques responsables et écolo.
Un relachement du tri sélectif
Plusieurs villes, comme Paris, ont supprimé la collecte du bac de tri sélectif pour réduire les besoins de tournées des éboueurs. Par ailleurs, 99 % des déchetteries ont fermé leurs portes, tout comme 45 % des centres de tri en cette période de confinement. De ce fait, la priorité va au ramassage des ordures ménagères. Mais cette sélection n’est pas effective dans toutes les communes, certains préfets ont recommandé la poursuite du tri. Dans de nombreuses villes, la collecte sélective des déchets d’emballages continue. Ceux-ci sont stockés pour être triés ultérieurement, ou bien sont envoyés en incinération.
Le ministère de la Transition écologique reste flou sur la question : la collecte des déchets continue, mais de quelle manière ? Les citoyens ne sont pas toujours bien informés du maintien ou non du tri dans leur ville. Le mieux est donc de contacter directement votre mairie, plutôt que de décider personnellement d’arrêter de trier vos déchets.
Certains départements déplorent également l’augmentation des dépôts d’ordures sauvages. Face à cet incivisme de la part de leurs administrés, les communes multiplient les rappels à l’ordre dans des messages publiés sur les réseaux sociaux des villes.
Des masques et gants jetés sur la voie publique
De plus en plus de masques, gants, lingettes, mouchoirs sont jetés sur la voie publique. Cette pratique, tout comme cracher dans la rue, est désormais sanctionnée d’une amende dans certaines communes. En plus de polluer, cela augmente le risque infectieux. En effet, après usage et pour éviter toute contamination, vous devez enfermer ces produits dans des sacs résistants, avant de les jeter dans un sac poubelle. Il ne faut surtout pas les mettre dans un conteneur de tri, car ils ne se recyclent pas. Les maires appellent leurs habitants au civisme.
Le plastique à usage unique... trop systématique
Fruits et légumes emballés, viande sous-vide... le plastique rassure les consommateurs depuis le début de l'épidémie. En un mois, 20 % d'emballages alimentaires en plastique supplémentaires ont été produits. Pourtant, selon les spécialistes, il s'agit d'une fausse sécurité, les emballages étant autant touchés par les clients que les produits directement.
Parmi les produits emballés les plus demandés, l'achat de bouteilles d'eau a considérablement augmenté, de nombreux consommateurs craignant une contamination via l'eau du robinet. Les préoccupations écologiques passent, encore une fois, au second plan. Or, la fédération des entreprises d'eau assure que l'augmentation du taux de chlore et des traitements n'affectent pas l'eau potable.
Mais face à l'engouement des consommateurs, la filière plastique, qui se porte bien, a demandé à l'Union européenne de reporter l'interdiction du plastique à usage unique prévue pour l'année 2021.
Un accroissement de la pollution numérique
Le télétravail et l’école à la maison se sont généralisés, les écrans fonctionnent donc en permanence. Sans compter le temps passé à regarder des vidéos en streaming, faire des achats ou encore jouer en ligne pour s'occuper. Toutes ces pratiques font augmenter le trafic internet de près de 50 % en France par rapport à l’année précédente, selon la société Akamai.
Le visionnage de vidéos en ligne notamment, représente déjà en temps normal 1 % de l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre mondiales. Les antennes mobiles sont elles aussi en surconsommation, puisqu’en cette période de confinement, la communication passe essentiellement par le téléphone.
Des gestes simples pour rester écolo durant le confinement
Vous l’aurez compris, si rester écolo en confinement n’est plus une priorité pour certains, ce n’est toutefois pas impossible.
Greenpeace propose quelques gestes écolo à reproduire facilement au quotidien :
- Adoptez une cuisine végétale, avec des fruits et légumes de saison de vos producteurs de proximité.
- Triez votre garde manger afin d’éviter le gaspillage de certains produits qui pourraient être cachés depuis longtemps au fond de vos placards.
- Economisez votre chauffage, privilégiez une petite laine s’il n’est pas réellement nécessaire.
- Pensez au dégivrage de votre congélateur pour éviter une surconsommation d'énergie.
- Retouchez vos vêtements troués au lieu de les jeter, la couture est une activité intéressante à pratiquer en confinement.
- Evitez la pollution numérique en utilisant le wifi plutôt que la 4G.
- Eteignez votre box lorsque vous ne l’utilisez pas.