La visualisation positive
Aujourd’hui, le quotidien est construit de telle sorte qu’il s’accompagne bien souvent de stress et autres émotions négatives, dont on ne parvient pas toujours à se défaire. Et si on essayait la visualisation positive ? Cette technique de projection mentale peut s’imposer comme un outil efficace. Petit tour d’horizon d'une pratique parfois méconnue avec Jennifer Rocheron, sophrologue.
La visualisation positive, qu’est-ce que c’est ?
Entre le travail, les enfants, les relations sociales ou les tracas personnels, la vie est parfois mentalement chargée. Conséquence ? Stress, anxiété, pensées négatives, autant d’émotions que la visualisation positive pourrait permettre de limiter.
Concrètement, la visualisation positive est une technique qui, selon Jennifer Rocheron, sophrologue, « permet de s'imprégner d'une image, d'un lieu ou d'une situation ayant une forte "résonance positive" pour la personne qui le vit, afin d'ancrer des sensations de bien-être, et de répondre à une intention (confiance, calme, concentration…). »
Une promesse d’améliorer son capital bien-être sans outil particulier, qui ne répond qu’à une mécanique intérieure. En effet, pour mettre en place la visualisation positive, « il peut s'agir de se remémorer d'un événement passé durant lequel on s'est senti dans la sensation que l'on souhaite atteindre, imaginer une ressource présente qui nous fait du bien ou projeter un événement futur dans les conditions optimales ».
Si certaines personnes pourraient rapprocher la méthode Coué de la visualisation positive, cette dernière va plus loin, et peut également être mise en place dans des situations imaginaires. Jennifer Rocheron le précise : « Certaines personnes ont plus de facilités à mentaliser des situations concrètes, d'autres l'imagination. L'essentiel est de trouver la bonne image, qui apporte le plus de sensations positives pour soi. »
L’objectif de la visualisation positive reste de procurer au corps et à l’esprit un ressenti le plus agréable possible, quel que soit le moyen. C’est la raison pour laquelle, selon la sophrologue, il est important de « se mettre à l'écoute de soi, de son corps, de ses sensations. Le cerveau enregistre ces informations corporelles et émotionnelles car il les vit par la pensée. »
Les bienfaits de la visualisation positive
Si la définition semble pleine de promesses, qu’en est-il dans les faits ? Que procure la visualisation positive ?
Dans une perspective globale, la visualisation positive apporte bon nombre de bienfaits. En premier lieu, selon Jennifer Rocheron, elle s’impose comme « un temps que l'on s'accorde pour soi et dans l'optique de se faire du bien. En se connectant à ses ressentis et en observant ce qui se passe en nous, dans l'instant, on calme les cogitations mentales. » Cela permet de développer aussi bien la pensée positive que la concentration ou la créativité.
Un tour d’horizon à 360° de tout ce que l’on a de mieux à s’offrir, qui peut s’accompagner de prises de conscience. Dans ce cas précis, « cela amène également à un changement d'état d'esprit, une vision moins négative de certains évènements. Ce changement peut amener d'autres comportements qui vont eux-mêmes améliorer le bien-être, plus de sérénité ou de patience au quotidien. Ce qui peut affecter de manière positive notre relation à nous même, aux autres ou aux évènements que l'on vit. »
On le comprend, mettre en place la visualisation positive de façon régulière semble tout indiqué pour se sentir mieux. Toutefois, il ne s’agit pas là d’un remède miracle. Jennifer Rocheron le précise : « la visualisation positive doit, à mon sens, rester un outil d’amélioration du bien-être. Elle ne substitue pas à un traitement ou à un suivi médical ou paramédical. Certaines personnes ne sont pas particulièrement réceptives à la visualisation (soit à ce moment de leur vie, soit dans leur fonctionnement) et c’est aussi faire preuve de bienveillance envers soi-même de ne pas insister lorsque cela ne fonctionne pas, quelle qu’en soit la raison. Pour le reste, la seule limite est l’imagination. »
Une imagination qui répond toutefois à une certaine méthode, voire à un certain cadre. Car oui, la visualisation positive fait aussi écho à une mise en place spécifique.
Comment mettre en place la visualisation positive ?
Si elle semble intéressante sur bon nombre de points, la visualisation positive reste une technique qui implique des conditions favorables pour être pratiquée. Pour Jennifer Rocheron, il peut être intéressant de « s’accorder un temps véritable à soi (même 5 minutes) et pouvoir s’installer confortablement, assis ou couché » afin que le corps puisse être le plus relâché possible.
De plus, la sophrologue évoque également le lieu, qu’il est important de bien choisir, afin que « les sens ne soient pas trop sollicités, pour laisser l’espace à la projection mentale. ». Enfin, « mettre une intention à ce moment » semble être la cerise sur le gâteau pour profiter au mieux des bienfaits de la visualisation positive.
Lorsque les conditions sont réunies, et dans le cas de premières tentatives, la mécanique ne répond pas à des règles nécessairement très strictes. Jennifer Rocheron détaille les étapes avec simplicité : « une fois bien installé(e), [il suffit de] fermer les yeux et se mettre quelques instants à l’écoute de son corps. Prendre quelques profondes respirations pour se détendre. Et puis choisir un lieu où l’on se sent bien. Visualiser ce lieu en se concentrant dans un premier temps sur ce que l’on voit, les couleurs, les formes, les objets. Puis se concentrer sur les sons que l’on y perçoit. Ensuite, imaginer les odeurs agréables attachées à ce lieu. Si l’espace le permet, se projeter à toucher et/ou goûter. Une fois que tous les sens ont été activés, observer les ressentis en soi. Prendre quelques instants pour apprécier les sensations agréables. Observer les effets sur son corps, son mental et ses émotions. Puis revenir doucement à soi, dans l’espace dans lequel on se situe. »
Une méthode en apparence simple, qui peut toutefois nécessiter une certaine habitude. Jennifer Rocheron, sophrologue, nous donne quelques ultimes conseils : « Pour utiliser la visualisation positive de manière optimale, il me semble important de choisir un moment où l’on peut être pleinement concentré sur soi. Mieux vaut 5 minutes de qualité, que 15 dans un environnement inadapté et/ou en étant interrompu, par exemple. »
Pour que l’intention soit la plus efficace, la sophrologue indique également que l’idéal est que cette dernière soit la plus précise, mais aussi réalisable. Une intention « simple, surtout au début, mais qui donne du sens à la pratique. C’est un moment de douceur que l’on s’apporte, il me semble également important de ne pas se mettre une pression quant au résultat, et s’accorder la bienveillance de ne pas se juger si on y arrive pas, ou pas totalement. Certains audios sont disponibles sur internet par exemple si l’on souhaite dans un premier temps être guidé. Laisser libre court à son imagination, vivre pleinement les ressentis pour profiter au maximum des effets. Si la pratique seule semble trop compliquée, il est possible d’intégrer des ateliers de groupe ou de travailler en individuel avec un professionnel. »
Et pour une première séance, la sophrologue nous indique une marche à suivre typique.
Visualisation positive : exemple de séance
Parfois, notamment au début, mettre en place la visualisation positive peut nécessiter quelques efforts un peu trop importants, qui briment à la fois la concentration et la positivité nécessaires.
Dans cette optique, Jennifer Rocheron, sophrologue, propose une mise en place simple, en imaginant un pont :
« Fermez les yeux, inspirez, laissez le calme s’installer, et imaginez-vous ce pont. De là où vous êtes, il y a peut-être un peu de brouillard autour de vous, une végétation un peu compacte. Vous souhaitez passer de l’autre côté, qui vous apparaît beaucoup plus dégagé et lumineux. Le ciel y est bleu, seuls quelques oiseaux tranquilles y volent. Au-delà de ce pont, s’étendent de belles étendues vertes, et vous y voyez de magnifiques fleurs colorées. Vous allez traverser ce pont, rejoindre cet espace et atteindre le calme intérieur. Vous commencez à faire un premier pas et vous sentez que vous vous délestez d’un poids. À chaque pas, vous sentez votre corps se détendre, vos muscles se relâcher et votre esprit s’apaiser. Vous percevez plus distinctement les bruits des oiseaux, le son d’un ruisseau à chaque avancée. Tout aspire au calme et à la détente. Vous imaginez laisser derrière vous les tensions et le stress. Et plus vous progressez, plus vous sentez la douce odeur des fleurs. Imaginez que chaque pas vous libère de vos pensées parasites. Plus vous vous rapprochez de l’autre rive, et plus vous vous sentez serein et apaisé. Lorsque vous atteignez le bout du pont, vous êtes enveloppé de douceur et contemplez le panorama en vous sentant rempli de sérénité. Ancrez ces sensations. Et rouvrez les yeux. »
De quoi voir la vie sous un nouveau jour, ne serait-ce que pour quelques minutes !
Visualisation positive et pensée positive : quelle différence ?
Sur le papier, les deux notions pourraient se rapprocher, ne serait-ce que dans l’image que l’on en a. Toutefois, la visualisation n’est pas égale à la pensée. Pour finir, Jennifer Rocheron explique cette distinction par une notion capitale : la vivance. En effet, « la pensée positive s'arrête au mental, à la répétition d'une idée. La visualisation positive intègre la dimension du ressenti, on vit ce que l'on projette, on le détaille et on ancre les sensations que cela procure pour que le corps, le cœur et le cerveau enregistrent cette information de bien-être. »
Une sorte de processus global, qui prend en compte tout ce qui pourrait nous limiter au quotidien. Pour devenir la meilleure version de soi-même, jour après jour !
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