Changez de vie au XXIe siècle, adoptez la Slow attitude

Par Rédacteur Invité publié le
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Le temps. Notre rapport à celui-ci est une des variables majeures de la société moderne dans laquelle nous vivons. De A à Z notre journée en dépend, tout est organisé autour de ce temps. Pour beaucoup, c’est un ennemi, car il vient à manquer constamment. En réalité, c’est votre meilleur ami, à condition d’arriver à le dompter.

Dans notre société obsédée par la vitesse et la performance, ralentir pour vivre les choses pleinement fait réfléchir. Tel est le concept de la Slow attitude.

Mise en lumière

Nous vivons dans un monde hyper connecté avec la peur au ventre de rater quelque chose. Et si la seule chose que nous rations était d’avoir le temps ?

Comme son nom l’indique, la Slow attitude est une invitation à la lenteur. Une philosophie de vie holistique, une réponse alternative à notre mode de vie trop speed. C’est un concept global qui pousse à adopter une attitude éthique, responsable et de bien-être. La finalité est de vivre mieux, sans stress et d’atteindre la plénitude.

Travail, enfants, ami(e)s, courses, loisirs, … le tout avec des journées de 24 heures et des semaines de 7 jours qui ne se rallongeront pas. À moins de changer de vie, on ne peut pas réellement alléger notre emploi du temps. La Slow attitude est une technique pour gérer son travail sans accumuler le stress qui va avec. Ce fameux stress est-il utile pour réaliser toutes ces tâches ou vous empêche-t-il de vous concentrer pour les mener à bien ?

Cette critique de la société n’exclut ni l’efficacité, ni la rapidité. Pour notre bien-être, notre rythme de vie optimal ne doit pas être constant (et déchainé), mais un aléa d’accélération et de pause. Carl Honoré, auteur d’Éloge de la lenteur, affirme « il faut s’accorder des pauses propices à la liberté, à la créativité et à l’échange ».

« Chi va piano va sano » disent les Italiens. Tout en prenant du recul, l’essentiel est de redéfinir ses priorités, maitriser son temps et son emploi du temps au lieu qu’il nous dépasse. La Slow attitude est davantage une prise de conscience qu’une révolution de vie.

La sieste, outil phare de la Slow attitude

Cette disciple historique est en train de lentement prendre de l’ampleur chez les adaptes de la Slow attitude, en devenant un rituel journalier pour les pratiquants. Le but : perdre du temps pour en gagner.

Écoutez votre horloge interne et laissez de côté votre montre que vous prenez trop souvent pour un chronomètre. Prendre son temps n’est pas incompatible avec les impératifs de la vie contemporaine. La sieste à cet avantage d’améliorer la productivité, la bonne humeur, la concentration ainsi que la santé physique et mentale.

Rappelons que la sieste était le secret de certaines personnes qui ont changé le cours de l’humanité : Néonard de Vince, Edison, Napoléon, Einstein, sans oublier Dali qui était adepte de la pause d’après-midi ou encore Churchill qui n’a jamais pris de décision importante sans un micro-dodo.

D’un point de vue plus scientifique, la pause de mi-journée est vue par les médecins comme nécessaire au déroulement d’une « bonne journée ». En effet, Eric Mullens, auteur d’apprendre à faire la sieste, explique dans son livre que notre rythme physiologique n’est pas binaire et qu’il faut interrompre notre état d’éveille durant la journée.

Cette pratique souffre pourtant de clichés en France, liés à la paresse. Il est parfois difficile de trouver des personnes se ventant de la pratiquer, étant donné qu’elles ont tendance à s’en cacher. Par ailleurs, les remarques sur la sieste sont souvent données par les adeptes du régime caféine-somnifères. Étonnant ?

Les mentalités ne sont pas les mêmes partout. En Asie, la sieste est très courante dans les entreprises. En Chine, la pause du midi est même inscrite dans la constitution en tant que droit pour les travailleurs.

Techniques diverses et variées

Première leçon à retenir : écoutez votre corps. Ne vous étonnez pas de terminer sur les rotules en fin de semaine si vous négligez migraines, mal de dos ou le manque de sommeil que vous n’arrivez pas à rattraper. Ces signaux sont des alertes lancées par votre corps parce que vous en faites trop, alors interprétez ces signes. Il faut accumuler les mini-pauses en pleine journée, faire la sieste et se coucher tôt pour bien dormir.

La deuxième leçon est d’optimiser votre emploi du temps. Annulez les rendez-vous inutiles et cantonnez-vous à l’essentiel. Une à deux tâches par jour, pas plus ! Ne prévoyez pas trop, car vous devez prendre du temps pour vous. Toutes ces choses qui vous plaisent et que vous reportez sans cesse à plus tard : faites-les. De la balade en pleine nature à la grasse matinée du week-end, il est temps de se faire plaisir. Moins tendu et plus en forme, vous aborderez le reste de votre emploi du temps avec sérénité en regardant les choses différemment. Travaillez sur vous-même.

Troisième leçon à adopter pour vivre Slow : savoir dire non. Vous promettez souvent monts et merveilles à certaines personnes alors que vous savez d’avance qu’elles sont impossibles à réaliser. Tous les spécialistes le disent, dire non est une nécessité pour vivre heureux. Il ne s’agit pas de vous faire des ennemis au travail ou avec votre entourage, il s’agit simplement d’être honnête avec les autres en leur expliquant le comment du pourquoi sur votre manque de temps.

La quatrième leçon concerne la respiration, car elle joue un rôle important dans la Slow attitude. C’est peut-être l’une des choses les plus naturelles que notre corps sache faire, mais c’est aussi la chose qui se dérègle le plus facilement en situation de stress. Certains exercices de yoga ou de thaï chi sont simples à réaliser et permettent de réguler sa respiration.

Faites ce test simple pour vous en convaincre: asseyez-vous confortablement sur votre chaise, les pieds bien à plat. Fermez les yeux et pensez à un souvenir heureux en commençant à inspirer profondément. Expirez lentement et vidant complètement vos poumons. Répétez l’opération plusieurs fois. Alors, convaincu ?

En opposition avec la culture de vitesse, celle du zapping et de la surconsommation, la Slow attitude fait l’éloge de la lenteur. Profiter de l’instant présent en rompant avec l’urgence constante qui amène à toujours plus de stress. La dernière règle à respecter et d’éviter les grandes surfaces. Ces espaces censés nous faire gagner du temps n’arrêtent pas de vous en faire perdre. Trajet, aller-retour dans les rayons, attente à la caisse, … Chronométrez le temps que vous y consacrez et comparez-le avec la durée de vos courses au marché. Il est vrai que vous n’y trouverez pas autant de choix de produits, mais vous n’y trouverez surtout pas tous ces gadgets qui vous font, encore une fois, perdre du temps. L’avantage incontestable est le rapport avec les artisans/producteurs et produits.

Le slow sexe, ça existe aussi

La question mérite d’être posée, notre pratique habituelle du sexe est-elle trop accès sur l’orgasme ? C’est-à-dire sur la fin et non les moyens. Cette façon de penser nous inciterait à vouloir aller trop vite. Toujours trop vite. La société valorise la course à la performance, et si la nature envoyer un tout autre message pour atteindre le bonheur ?

Comme vous pouvez l’imaginer, cette tendance est directement inspirée de la Slow attitude. L’idée de base reste la même, arrêter de « consommer » et se mettre à « apprécier ». Le phénomène vient lui aussi d’Italie où les gens ont commencé à s’interroger sur leurs habitudes au lit.

Le slow sexe loue la lenteur érotique ou l’art de prendre son temps pour laisser monter les envies lors du rapport sexuel. L’affaire est tellement prise au sérieux en Californie, qu’un institut vient d’ouvrir, formant à la pratique lente.

Essayez ! La pratique permettrait d’obtenir des sensations plus fortes. C’est en tout cas ce que confirme la psychologue sexologue Joëlle Mignot : « prendre son temps est toujours bénéfique pour le couple parce que ça permet de faire monter progressivement l’excitation ».

Au final, le concept général de la Slow attitude s’étend à de nombreux domaines. Vous pourrez entendre parler de slow cities, slow médias, slow travel, slow money, slow design, etc. Est-ce une nouvelle tendance marketing qui permet de vendre ou de mieux vendre certains produits ? Ou est-ce un réel changement qui s’annonce dans nos vies ?

Rédaction : Sophie Kopacz