Hawaii dit "non" aux OGM
Le Conseil d'Hawaii a voté : les cultures OGM ne seront plus autorisées sur l'île.
Hawaii est un laboratoire à ciel ouvert pour les tests sur les OGM depuis une vingtaine d'années. Plus de 5000 expérimentations ont été menées par les grandes firmes de biotechnologies telles que Monsanto, Dupont/Pioneer ou Syngenta, qui possèdent quelques 16000 hectares de terres sur l’île.
Les agriculteurs locaux, inquiets de voir leurs exploitations contaminées, se mobilisent pour lutter contre la culture des plantes génétiquement modifiées qui colonisent la Grande Île. A leurs côtés des élus comme la conseillère Margaret Wille, qui a présenté au Conseil une proposition de loi visant à interdire l’implantation de nouvelles fermes OGM à Hawaii sous peine d’être condamné à une amende de 1000 dollars par jour.
La motion, adoptée fin Novembre par le Conseil, est désormais entre les mains du maire d’Hawaii Billy Kenoi, qui doit décider de son entrée en vigueur ou poser son veto.
La validation de ce décret, n’est que la première étape d’une longue bataille visant à pérenniser une agriculture hawaïenne plus respectueuse de l’environnement et des populations locales. S’il limite l’expansion des fermes OGM, ce projet de loi ne les éradique néanmoins pas de l’île, puisqu’il exempte certaines des cultures déjà implantées, comme les plantations de papayes dont l’ADN avait été génétiquement modifié dans les années 1990 pour résister à un virus dévastateur.
Effet "boule de neige" du mouvement anti-OGM aux Etats-Unis
Dans la même mouvance, Los Angeles a récemment proposé une ordonnance visant à bannir la culture et la vente de produits OGM, une décision symbolique pour la deuxième ville la plus peuplée des Etats-Unis. À Washington et dans de nombreux Etats d’Amérique du Nord, on étudie des propositions de loi visant à rendre obligatoire la labellisation des produits OGM dans le commerce.
Côté européen, on tend à prendre le chemin inverse. Sur l'agenda des États membres de l'Unions européenne, un projet de loi pourrait autoriser une nouvel OGM. Motion qui sera votée le 12 décembre prochain. Cinq autres demandes sont également en cours.
Rédaction: Manon Laplace