Comment la malbouffe rend le consommateur accro
Alors que se prépare l’ouverture du premier Burger King parisien, Steven Witherly, spécialiste américain des sciences de l’alimentation, dans son rapport “Pourquoi les humains aiment-ils la malbouffe”, dissèque les méthodes employées par l’industrie agroalimentaire pour nous rendre accros à la junk food.
La junk food, une industrie dangereuse qui se porte bien
Du diabète à l’insuffisance cardiaque en passant par le cancer et l’obésité, la malbouffe favorise un grand nombre de maladies et tue chaque année dans l’hexagone trois fois plus que le tabac et cinquante fois plus que les accidents de la route. Rien de surprenant lorsque l’on sait que l’industrie agroalimentaire française fait usage de 354 additifs différents (contre près de 3000 aux Etats-Unis!).
Si ses méfaits sont reconnus, la junk food n’en demeure pas moins un secteur qui se porte bien, à l’instar de la chaîne Mc Donald’s, dont la France est le deuxième marché mondial, avec 4,35 milliards d’euros de volume d’affaires l’an dernier.
Une dépendance alimentaire programmée
Steven Witherly a passé ces vingt dernières années à étudier les effets de la nourriture industrielle sur le cerveau. Dans son rapport, il met en lumière les deux facteurs d’appréciation qui interviennent lors de la consommation: la sensation directe provoquée par le goût, l’odeur ou la texture de l’aliment, et l’effet produit sur le cerveau en fonction de sa composition (matières grasses, glucides, sel…). C’est ce second facteur que les fabricants exploitent de manière à rendre leurs produits addictifs.
Parmi les processus employés, la “dynamique de contraste”, qui consiste en une association de textures opposées dont la combinaison véhicule au cerveau la sensation d’une expérience surprenante et excitante.
Une dépendance alimentaire programmée
Steven Witherly a passé ces vingt dernières années à étudier les effets de la nourriture industrielle sur le cerveau. Dans son rapport, il met en lumière les deux facteurs d’appréciation qui interviennent lors de la consommation: la sensation directe provoquée par le goût, l’odeur ou la texture de l’aliment, et l’effet produit sur le cerveau en fonction de sa composition (matières grasses, glucides, sel…). C’est ce second facteur que les fabricants exploitent de manière à rendre leurs produits addictifs.
Les aliments transformés sont également conçus de manière à leurrer le cerveau sur la quantité ingérée et la satiété procurée. C’est ce que l’on nomme la “disparition de la densité calorique”. Les biscuits apéritifs par exemple, sont élaborés de sorte qu’ils fondent rapidement et transmettent une fausse sensation de non-satiété, poussant à manger plus. Les produits sont également modifiés de manière à éviter une réponse sensorielle spécifique, réaction naturelle qui fait que l’on se lasse progressivement d’un aliment consommé de façon routinière.
La nourriture industrielle, chargée de substances superflues, favorise l’addiction et pousse à une consommation excessive, majoritairement grâce à l’emploi massif du trio sucres-sel-graisses.
En 2010, les chercheurs américains Paul Kenny et Paul Johnson avaient démontré que les fondements neurobiologiques liés au comportement alimentaire d’un obèse étaient les mêmes que celui d’un toxicomane, confirmant les hypothèses sur la dépendance alimentaire.
Néanmoins, une désintoxication est possible en suivant des règles simples: éviter les produits transformés, souvent bourrés d’additifs dangereux pour la santé, varier son alimentation pour stimuler naturellement ses papilles gustatives ou encore se tourner vers des aliments riches en Oméga 3, qui contreraient en partie les effets de la junk food sur les fonctions cognitives.
Rédaction: Manon Laplace