Monsanto veut lancer un soja OGM "sain"
Dupont et Monsanto, géants industriels de l’agrochimie, souhaitent commercialiser en Europe un soja OGM “sain”, déjà autorisé aux Etats-Unis.
Le soja transgénique Plenish, élaboré par le groupe Dupont et qui sera commercialisé aux Etats-Unis en 2014, est le résultat de dix années de recherches visant à créer une huile de soja génétiquement modifiée "meilleure pour la santé”. Monsanto, rival de Dupont, travaille lui aussi à l’élaboration d’un produit similaire, le Viviste Gold.
Lancer un OGM "sain"
Ces deux projets, ont pour but de produire des huiles soja exemptes d’acides gras trans, tenus pour responsables de beaucoup d’accidents cardiovasculaires et connus pour favoriser le cholestérol.
Avec 20% de graisses saturée de moins que l’huile de soja de base et une meilleure concervation, l’huile de soja issue des cultures transgéniques est présentée par ses producteurs comme un allié santé pour le consommateur, à l’heure où les agences sanitaires, telles que la FDA (Agence américaine des produits alimentaires et pharmaceutiques), partent en campagne contre les acides gras trans et souhaitent en réguler la consommation.
Redorer l'image du transgénique
Les géants de l’agrochimie ont donc décidé de se lancer sur le marché des huiles de soja, qui bien qu’étant en baisse, représente près de 70% des cultures d’oléagineux et reste extrêmement lucratif. Avec près de 93% de soja transgénique sur le sol américain, ces nouvelles cultures, qui se veulent saines, pourraient d’une part relancer le marché, générant ainsi des profits considérables pour les deux groupes, mais également redorer le blason de ces industries fortement controversées.
En effet, ce changement de stratégie tend à faire oublier l’intérêt financier que présentent les OGM, surtout employés dans le but d’améliorer le rendement des productions agricoles, en mettant en avant l’objectif “santé” de ces nouvelles cultures transgéniques afin de toucher certaines tranches de consommateurs jusqu’alors réticents.
Une vraie solution?
Pourtant, la question des risques que représentent les OGM en eux-même se pose toujours, même dans le cas d’un produit aux qualités nutritionnelles améliorées. D’autant que des alternatives existent déjà dans la nature comme les huiles d’olive ou de noix, aux grandes propriétés nutritionnelles et très pauvres en acides gras trans.
Rédaction: Manon Laplace