Vous mangez de la viande clonée sans le savoir

Veau debout sur un lit de paille à l'intérieur d'une étable
De la viande clonée dans les assiettes des européens
Par Manon Laplace publié le
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En Europe, les produits issus du clonage ne sont pas étiquetés en tant que tel, et le consommateur n'a aucun moyen de connaître l'origine de sa viande ou de son lait.

Chaque année, l’Union Européenne importe depuis les États-Unis et l'Argentine entre 300 000 et 500 000 tonnes de viande issue du clonage. Or ceux-ci ne sont pas nécessairement indiqués en tant que tel. Un étiquetage obligatoire que réclame le Parlement européen à l’unanimité mais que la Commission européenne ne semble pas décidée à faire adopter.

Fin 2013, la Commission européenne proposait d’interdire le clonage animal à but alimentaire au sein de l’UE et d’interdire l’importation d’animaux clonés, tout en décidant de ne prendre aucune mesure concernant l’étiquetage des produits concernés, afin de ne pas indisposer ses partenaires commerciaux, notamment américains. Par ailleurs, la législation ne concernerait que les animaux clonés, pas leur descendance.

Une décision qui reviendrait simplement à externaliser le clonage selon la travailliste britannique Linda McAvan. “Les États-Unis clonent, nous importons le sperme et nous le mettons dans la chaîne alimentaire, tout en gardant les mains propres, c’est cynique” a déclaré l’eurodéputé. Des membres du Parlement européens issus de toutes les familles politiques ont pointé du doigt la décision de Tonio Biorg, commissaire à la santé, qui, après l'indignation provoquée par la gestion du précédent dossier sur les OGM, s’est cette fois vu accusé de servir les intérêts américains. Ce dernier a affirmé que l’étiquetage des produits issus du clonage n’était pas à exclure, mais a renvoyé le dossier à un examen ultérieur. En 2011 déjà, une première tentative européenne d’encadrer le clonage et la traçabilité des produits avait été ajournée.

Fin 2013, la Commission européenne proposait d’interdire le clonage animal à but alimentaire au sein de l’UE et d’interdire l’importation d’animaux clonés, tout en décidant de ne prendre aucune mesure concernant l’étiquetage des produits concernés, afin de ne pas indisposer ses partenaires commerciaux, notamment américains. Par ailleurs, la législation ne concernerait que les animaux clonés, pas leur descendance.


Rédaction : Manon Laplace