Viande avariée, moisissures et excréments dans les produits premiers prix
Viande avariée, excréments de rongeurs, moisissures… voilà ce que l’on peut trouver dans des produits alimentaires premiers prix selon un rapport de la Cour des comptes.
En février dernier, la Cour des comptes révélait, dans un rapport tronqué, les résultats d'une enquête menée par la Brigade Nationale d’Enquête Vétérinaires et Phytosanitaires (BNEVP) sur la sécurité alimentaire. Jeudi 29 mai, le quotidien breton Le Télégramme publiait une partie du rapport original jusqu’alors restée confidentielle. Et les révélations faites sur la composition de certains produits "low cost" sont accablantes.
Excréments et fromage ramassé sur le sol
Parmi les "ingrédients surprise" retrouvés dans ces aliments bon marché, le journal breton qui a eu accès au rapport complet de la Cour des comptes parle de “viandes gris verdâtre impropres à la consommation humaine dans des charcuteries, moisissures, souris vivantes ou mortes, excréments de souris dans des étuves à chorizo, fromage ramassé à la raclette sur le sol pour en faire du fromage fondu”. Écœurant.
Des procédés de fabrication remis en cause
En plus de ces “ingrédients” franchement peu ragoûtants, le rapport dénonce certaines techniques de fabrication qui impactent sur la composition du produit final. Les viandes séparées mécaniquement (VSM), initialement destinées à l'alimentation animale et que l’on retrouve désormais dans la plupart des produits carnés premiers prix sont notamment mises en cause. Comme son nom l’indique, la viande est séparée des os par des procédés mécaniques. Le produit final peut alors contenir des traces d’os, de cartilage ou de moelle.
De graves manquements aux conditions d'hygiène
Si la VSM ne présente a priori aucun danger sanitaire, il s’agit d’une tromperie envers le consommateur et le produit ne correspond pas à la réglementation européenne concernant l'étiquette "viande". En revanche, les inspecteurs parlent de “manquements graves aux conditions d’hygiène” pour la composition et la production d’autres aliments discount et s’inquiètent des répercussions que pourrait avoir la “consommation systématique par une population croissante [de produits premiers prix]” sur la santé publique. Le rapport souligne des “failles de traçabilité” et dénonce un manque de transparence volontaire des industriels qui “œuvrent pour que [les] appellations soient encore moins explicites”.
Rédaction : Manon Laplace
Source : Le Télégramme