Top 10 des multinationales de l'agroalimentaire les plus polluantes
Dans un rapport, L'ONG Oxfam établit le classement des dix entreprises agroalimentaires qui polluent le plus et dénonce une manque d'engagement de ces firmes dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Le 20 mai, l’ONG Oxfam a publié son rapport sur les géants de l’agroalimentaire et leur impact sur le changement climatique. L’organisation dresse ainsi la liste des dix multinationales qui émettent le plus de gaz à effet de serre (GES), les "Big 10". À eux dix, Associated British Foods, Coca-Cola, Danone, General Mills, Kellogg’s, Mars, Mondelez International, Nestlé, PepsiCo et Unilever auraient émis 264 millions de tonnes de gaz à effet de serre en 2012, soit autant que le Danemark, la Norvège, la Suède et la Finlande réunis et plus que certains pays producteurs de pétrole comme les Émirats Arabes Unis. Si ces dix compagnies génèrent plus d’un milliard de dollar chaque jour, “aucune d’entre elle n’est pleinement investie à user de son influence pour modifier ses pratiques de production alimentaire” dénonce l’Organisation, qui estime que les dix sociétés pourraient réduire de 80 millions de tonnes leurs émissions de GES si elles se mobilisaient.
Oxfam s’alarme de la négligence et de l’inaction de certaines de ces multinationales très polluantes face à une crise globale et urgente, désignant Kellogg’s et General Mills comme les entreprises les moins engagées. Et de dénoncer leur manque de transparence en matière de politique environnementale. Si la courbe ne s’inverse pas, l’ONG estime que le réchauffement climatique pourrait aboutir dans les quinze prochaines années à une hausse du prix des denrées alimentaire comme les céréales atteignant jusqu’à 44 %.
Même pour celles qui se sont engagées à réduire leurs émissions, les entreprises ne tiennent pas suffisamment compte de l’impact environnemental de leurs sous-traitants agricoles. Pourtant la majeure partie de leurs émissions ne proviennent pas des bureaux et usines des entreprises mais de sources indirectes comme leurs chaînes d’approvisionnement. En outre, leur engagement pour lutter contre le changement climatique est trop faible. Si la plupart ce sont engagées à préserver les forêts en retirant l’huile de palme de la liste des ingrédients de certains de leurs produits, seuls Mars et Nestlé ont appliqué cette politique à d’autres filières, comme celles du soja et du maïs.
En plus d’un bilan alarmant en termes d’émissions, l’ONG Oxfam regrette donc des mesures largement insuffisantes de la part des multinationales et un manque d’engagement total en faveur de l’environnement. Une position incohérente avec les récents propos de Paul Polman, PDG d’Unilever “Nous remarquons pour la première fois que, si l’on parle uniquement en terme d’argent, l’inaction commence à se faire plus coûteuse que l’action”.
Même pour celles qui se sont engagées à réduire leurs émissions, les entreprises ne tiennent pas suffisamment compte de l’impact environnemental de leurs sous-traitants agricoles. Pourtant la majeure partie de leurs émissions ne proviennent pas des bureaux et usines des entreprises mais de sources indirectes comme leurs chaînes d’approvisionnement. En outre, leur engagement pour lutter contre le changement climatique est trop faible. Si la plupart ce sont engagées à préserver les forêts en retirant l’huile de palme de la liste des ingrédients de certains de leurs produits, seuls Mars et Nestlé ont appliqué cette politique à d’autres filières, comme celles du soja et du maïs.
Tableau d'évaluation de la politique des "Big 10" concernant les émissions de leur chaîne d'approvisionnement
* colonne 1 "Reconnaît la nécessité de réduire les émissions liées à l'agriculture"
* colonne 2 "Établit et révèle un rapport annuel concernant les émissions liées à l'agriculture"
* colonne 3 "S'engage à fixer des objectifs en matière d'émissions liées à l'agriculture"
* colonne 4 "Révèle ses fournisseurs de denrées les plus émetteurs"
* colonne 5 "Impose à ses fournisseurs de fixer des objectifs clairs en matière de réduction des émissions"
Rédaction : Manon Laplace
Source : Rapport Oxfam