La très controversée ferme des 1000 vaches a démarré son activité
La première traite a eu lieu samedi 13 dans la matinée, après l’arrivée dans la nuit des 150 premières têtes qui occuperont la très polémique ferme des 1000 vaches. Un début d’activité surprise, qui alimente la colère des nombreux opposants à cette ferme-usine.
Les opposants bloquent partiellement le site
Sur le site de Buigny-Saint-Maclou, à proximité d’Abbeville dans la Somme, les opposants au projet ont décidé de bloquer partiellement l’accès à la ferme. L’association Novissen (acronyme de NOs VIllages Se Soucient de leur ENvironnement) fait partie de ceux qui ont été les premiers à se lever contre la mise en marche de cette ferme aux proportions inédites en France.
Depuis 2011, peu après l’annonce du projet, l’association se bat pour renégocier les termes de fonctionnement de l’usine, exigeant des conditions d’élevage plus respectueuses de l’environnement et du bien-être animal. Aujourd’hui, rejointe par la Confédération paysanne et d’autres militants écologistes, l’association menace de bloquer totalement l’accès au site si le nombre de bovins n’est pas ramené à 500.
En effet, la ferme avait obtenu en février 2013 l’autorisation d’exploiter 500 vaches et 750 veaux et génisses tout en ayant la possibilité d’élargir le cheptel à un millier de bêtes selon leur plan d’épandage des déchets. C’est sur ce dernier point que les opposants veulent rouvrir les négociations.
Des négociations difficiles
Le dialogue entre les différents partis s’annonce néanmoins difficile. Si les opposants demandent une nouvelle étude d’impact et la restriction des autorisations concernant le nombre de vaches, Michel Welter, directeur de l’exploitation, a annoncé ne vouloir négocier qu’avec l’État.
Or, Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture s’est exprimé dimanche sur RTL, rappelant qu’il ne soutenait pas le projet, mais qu’il respecterait les règles. Nicole Klein, préfète de la Somme et ancienne directrice de l’Agence régionale de Santé d’Aquitaine ne semble pas non plus encline a négocier avec les opposants. Face au blocage, elle a annoncé son intention de veiller “à la liberté d’aller et venir ”.
Une opposition en passe de s’élargir
Malgré les avertissements adressés aux opposants, la contestation ne semble pas s’essouffler. Dimanche 14, des adhérents du Parti Socialiste et d’Europe Écologie Les Verts étaient venus soutenir les militants. D’autres associations et mouvements en faveur du bien-être animal et de la défense de l’environnement ont également rejoint les rangs des contestataires, à l’image de L214 Éthique & Animaux.
La Confédération paysanne et Novissen compte désormais sur une mobilisation plus large, à l’image de celle qu’avait suscité le projet, lui aussi controversé, de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. " Nous avons besoin de renfort pour montrer toute notre détermination et peser sur la décision que nous attendons de la préfète." annonçait aujourd’hui Novissen.
Mise à jour : Mardi 16 septembre, autorités, opposants et responsables du projet se sont réunis au ministère de l'Agriculture. À l'issue de cette table ronde, il a été décidé de limiter la puissance du méthaniseur de l'usine. La question du nombre de vaches, qui pour l'instant est limité à 500 bovins, reste en suspens.