Chemtrails : des nuages de pesticides au dessus de nos têtes ?
Une partie des traînées blanches laissées par les avions lors de leur passage dans le ciel seraient les traces d’épandages aériens de produits toxiques. Ils seraient orchestrés secrètement par les gouvernements dans le but de modifier le climat, contrôler l’économie ou manipuler les populations. Entre théorie du complot et vapeurs d’eau persistantes, voici l’histoire des chemtrails.
Définition et conspiration
Faut-il craindre les chemtrails ? Selon certains, les fameuses traînées blanches que l’on voit régulièrement au-dessus de nos têtes cacheraient une vérité un peu plus sombre qu’une simple condensation de la vapeur d’eau. À ne pas confondre avec les contrails (condensation trails ou traînées de condensation) qui elles sont dues à un phénomène étudié et expliqué depuis les années 1940, les chemical trails font l’objet d’un complot de l’ordre mondial, certains écologistes vont jusqu’à dénoncer Monsanto.
Selon la théorie, dans l’indifférence générale, les gouvernements déverseraient des produits chimiques au-dessus de nos têtes pour un contrôle du climat, de l’économie ou des populations. Les chemtrails seraient apparus en 1996 aux États-Unis, alors que l’US Air Force cherchait à maîtriser la météo pour contrôler les airs. L’idée était de mettre au point des armes climatiques pour d’éventuelles guerres environnementales. Ces recherches ont véritablement été menées et s’inscrivent dans les travaux scientifiques de géo-ingénierie.
Selon les partisans, les militaires ont commencé à répandre dans l’atmosphère des produits chimiques, visibles à l’oeil nu, car plus persistants dans le ciel que les traînées de condensation. On y trouverait plusieurs métaux lourds (aluminium et titane), des polymères microscopiques et des métaux alcalino-terreux, c’est-à-dire des particules néfastes pour l’environnement et la santé de ceux qui les inhalent pouvant entraîner problèmes respiratoires et maladies plus graves.
Des intentions secrètes
Les intentions cachées des traînées chimiques seraient multiples. Elles permettraient de contrôler la démographie en rendant des populations malades, de limiter ou favoriser le réchauffement climatique en créant des nuages de particules fines ou même de contrôler l’économie en influant sur la qualité des récoltes par une maîtrise des précipitations, tornades, sécheresses ou autres phénomènes climatiques.
Selon les partisans, les militaires ont commencé à répandre dans l’atmosphère des produits chimiques, visibles à l’oeil nu, car plus persistants dans le ciel que les traînées de condensation. On y trouverait plusieurs métaux lourds (aluminium et titane), des polymères microscopiques et des métaux alcalino-terreux, c’est-à-dire des particules néfastes pour l’environnement et la santé de ceux qui les inhalent pouvant entraîner problèmes respiratoires et maladies plus graves.
Il faut rappeler que les chemtrails sont une théorie et que pour le moment, aucun relevé scientifique ne confirme de tels faits. Les scientifiques interrogés sur le sujet sont plus en mesure de contredire la faisabilité de tels phénomènes. Ken Caldeira, expert de l’atmosphère à l’Institution Carnegie de Washington explique : “nous n’avons pas une connaissance du climat suffisante pour savoir comment l’influencer à un endroit particulier sans affecter d’autres endroits, de sorte qu’il serait difficile de nuire à un adversaire sans nuire à vous-même ou à vos alliés”. En déversant des produits à 5 000 ou 10 000 mètres d’altitude, les vents sont très puissants et répartissent les particules parfois à l’opposé des endroits espérés.
Chemtrails et chimiothérapie : plus semblables qu'il n'y paraît
De simples traînées de condensation
Pour la plupart des scientifiques, les chemtrails n’existent pas. L’ensemble des traînées que nous apercevons dans le ciel sont de véritables vapeurs de condensation, comme l’explique Olivier Boucher, chercheur au laboratoire de météorologie dynamique du CNRS : “l’air chaud et humide, qui sort des turbines de l’avion, se mélange avec l’air plus froid et plus sec de l’atmosphère. Sous certaines conditions, ce mélange déclenche la condensation de la vapeur d’eau de l’atmosphère en gouttelettes d’eau qui gèlent ensuite quasi-instantanément pour former un nuage de petits cristaux de glace”.
Si les contrails font autant de bruit, c’est principalement dû à l’explosion du trafic aérien depuis quelques décennies. Selon l’Organisation de l’aviation civile internationale, le nombre de passagers est passé de 108 millions en 1960 à 3.1 milliards en 2013.
La géo-ingénierie : une réalité
Malgré cela, il faut savoir que des techniques de modifications du climat sont proposées et parfois testées. En 1995, ExxonMobil était le premier à proposer de déverser de la chaux dans les océans pour réduire leur acidité. En Chine il existe de vrais chemtrails, vaporisés par des avions militaires, pour faire tomber la pluie. Ces différentes techniques divisent la communauté scientifique et sont dénoncées.
Même si des tentatives ont vu le jour, aucun projet secret n’est sorti de terre, tant la complexité et les dangers potentiels sont importants. En revanche, la bio-ingénierie est une réalité. Son ambition est de trouver des solutions pour pallier au réchauffement climatique : se servir de la technique pour manipuler le système climatique de la planète entière et l’adapter à nos besoins. Pour les apprentis sorciers du climat (cf. le livre de Clive Hamilton), l’objectif n’est pas de réduire les émissions de dioxyde de carbone, mais bien de continuer à polluer en trouvant un moyen de réduire l’impact.
Source : lemonde.fr - agoravox.fr - reporterre.net