Nomad-Yo : le yaourt sans lait, bio et open source
Christophe Favrot, ingénieur agronome, a fondé en 2012 la SARL Nomad-Yo, qui produit des yaourts à base de céréales. Il a choisi de mettre la recette en open source sur le net et de former ceux qui veulent commercialiser ses yaourts ; Bio à la Une l'a contacté pour qu'il nous en dise plus sur ce yaourt nouvelle génération.
Bio à la Une : Pouvez-vous expliquer ce qu'est un yaourt végétal ?
Christophe Fabrot : Un « yaourt végétal » ça n'existe pas. On ne peut pas appeler « yaourt » un produit sans lait, mais ça rappelle quand même très fortement le goût du yaourt.
On a un produit qui a l'odeur, l'aspect, la texture d'un yaourt et qui plaît aux personnes qui souhaitent varier leur alimentation par rapport au soja ou au lait.
Bio à la Une : Comment fabriquez-vous un yaourt végétal ?
CF : On part d'une bouillie de céréales, qu'on fait fermenter avec des ferments issus des céréales. Une fois qu'on a fait la bouillie on refroidit et on fait fermenter pendant 20heures. Ensuite, on met au frigo et on attend trois, quatre jours avant de le consommer.
Bio à la Une : Comment avez-vous eu l'idée de lancer votre entreprise de yaourts végétaux ?
CF : Il y a trois ans, en contemplant un champ de blé, je me suis dit que ça serait bien de faire un yaourt avec du blé. Je me suis mis au travail et pendant six mois j'ai fait un vrai travail sur les céréales et sur les souches (qui fermentent les céréales). J'ai trouvé des souches qui s'apparentent à celles qui fermentent le lait et qui donnent un goût et un arôme intéressants.
Quand j'ai lancé l'entreprise, je souhaitais réduire ma consommation de lait et je trouvais l'alternative intéressante : il y a une grande variété de céréales, qui amène un grand choix de produits.
Bio à la Une : Vous diffusez la recette du yaourt en open source, pourquoi ce choix ?
CF : Dans un premier temps j'ai déposé un brevet européen et je me suis vite rendu compte que ce n'était pas à ma hauteur : ça coûte très cher de publier un brevet, de l'entretenir et de le défendre. J'ai donc décidé de m'orienter vers l'open source, à savoir la diffusion de la recette, en veillant à ce que son utilisation dans un but commercial passe par une formation professionnelle.
En ce moment, je forme trois personnes, qui vont faire des produits à Nantes, Rennes et en Allemagne.
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Bio à la Une : Vous avez une distribution très limitée, pourquoi préférer ce choix de la formation à celui d'une franchise, par exemple ?
CF : La franchise, c'est tout l'inverse de ce que j'ai fait jusqu’à présent : je joue sur les variétés de ferments, de céréales, différents d'une région à l'autre. Avec une franchise, il y a des normes très précises, des contrôles... J'ai fait une formation en coopération et ça m'a sensibilisé au fait que si on crée un groupe qui coopère on peut créer plus de richesses.
Le groupe que je forme va rester en contact, car on voit bien l'intérêt qu'il y a à échanger sur le matériel, sur les techniques et de jouer la carte de la coopération plutôt que la carte individuelle. C'est mon premier groupe, alors c'est un pari en termes de résultats !