Elle crée des vêtements à partir de lait de vache contre le gaspillage et la sur-consommation

Anke Domaske, fondatrice de la société QMilch qui fabrique du textile à partir de lait de vache
Elle crée des vêtements à partir de lait de vache contre le gaspillage et la sur-consommation
Par Manon Laplace publié le
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Anke Domaske est à la tête de QMilch, jeune entreprise allemande qui fabrique du textile à partir de caséine, une protéine extraite du lait de vache. Ses vêtements, écologiques et naturels, s'inscrivent dans une démarche de recyclage et de durabilité.

Mettre la science au service de la mode et de l’environnement. Ambitieux programme auquel s’est attaqué la chef d’entreprise allemande Anke Damaske. Elle a mis au point une fibre textile écologique à base de lait : QMilch (comprendre lait de vache en allemand).

Du lait de vache dans les vêtements. L’idée peut sembler fantasque. Il n'en est rien, puisque les étoffes fabriquées à partir de protéine de lait (la caséine) existent depuis les années 1930. La caséine est même couramment utilisée comme liant dans les colles industrielles ou les préservatifs en latex. Mais la confection de tissu à partir de la protéine nécessitait jusqu’alors de grandes quantités d’eau et de produits chimiques.

Pendant deux ans, Anke Damaske travaille à rendre ce textile écologique : elle exclut tout traitement chimique de la préparation et réduit significativement la quantité d’eau nécessaire (deux litres pour un kilo de tissu, contre plus de 10 000 à 20 000 litres pour la même quantité de coton). 

Ancienne étudiante en microbiologie, la trentenaire mène ses travaux depuis sa cuisine. Jusqu’à mettre au point une fibre aboutie, naturelle, renouvelable et écologique en avril 2011. Anke et ses équipes donnent une seconde vie au liquide nourricier. Réduit en poudre ils en extraient la protéine pour qu’elle soit chauffée et assemblée jusqu’à être transformée en fibre textile dont la matière est dite proche de celle de la soie.

Économe en eau et exempt d’additifs toxiques, le textile produit par QMilch s’inscrit surtout dans une démarche anti-gaspillage. La start-up récupère du lait cru jugé impropre à la consommation et destiné à être jeté. Chaque année l’Allemagne gaspille 1,9 millions de tonnes de lait, ce qui représente une perte annuelle de 68 millions d'euros. C'est pourquoi l'entreprise développe un système de collecte auprès des producteurs allemands chez lesquels serait récupéré le lait jugé impropre à la vente.