Seul un déchet sur quatre est recyclé, mais cela coûte 6,5 milliards d’euros aux Français
Les trois quarts des déchets ne sont pas recyclés en France. L'association de consommateurs UFC-Que Choisir dénonce un système inefficace qui coûte 6,5 milliards d'euros aux consommateurs.
Moins d’un déchet sur quatre serait recyclé en France. C’est le bilan que dresse l’association de consommateur UFC-Que Choisir au terme d’une enquête menée auprès des éco-organismes, sociétés privées en charge de la gestion des déchets recyclables.
Peu de recyclage, mais une facture salée
Dans son ensemble, la facture des consommateurs français relative aux déchets s’élève à 6,5 milliards d’euros, notamment incarnés par les éco-participations lors de l’acte d’achat.
“Les déchets continuent d’augmenter, et le coût aussi. Il y a une urgence économique et écologique”, dénonce l’association. Entre 2008 et 2012, les Français ont lourdement la main au portefeuile pour financer la gestion de leurs déchets : les éco-participations et la taxe d’enlèvement des ordures ont augmenté de 24%, relaie l’AFP. Pourtant, à peine 23% des déchets ménagers étaient recyclés en 2012 selon le bilan Eurostat.
Dans son ensemble, la facture des consommateurs français relative aux déchets s’élève à 6,5 milliards d’euros, notamment incarnés par les éco-participations lors de l’acte d’achat.
Un système confus et des sanctions ridicules
Selon les résultats de l’étude, l’inefficience des outils de gestion des déchets tient de différents facteurs. Parmi lesquels l’échec de la mise en place du principe du pollueur-payeur. La Responsabilité élargie du producteur (REP), chapeautée par l’État et cinq autres organisations est illisible. Ce à quoi s’ajoutent des sanctions dérisoires avec jusqu’à 30 000 euros d’amende, soit une infime part du chiffre d’affaires de certains éco-organismes (0,0055 % des recettes d’Eco-Emballages par exemple). Le tout appuyé par de trop rares contrôles, qui favorisent la fraude.
Un manque de lisibilité pour les consommateurs
L’UFC-Que Choisir dénonce également un manque de lisibilité des pictogrammes pour les consommateurs, confondus par une myriade de logos. Une signalétique floue pour laquelle l’association souhaite une remise à plat.
Et d’appeler la ministre de l’Environnement Ségolène Royal et les parlementaires qui voteront la future loi pour la Transition énergétique de repenser ce “système désastreux tant sur le plan économique qu’environnemental”. Réclamant notamment la création d’une autorité administrative indépendante pour mener les contrôles et établir des sanctions adéquates pour les acteurs des REP qui ne remplissent pas leurs obligations.