Le nouveau rapport Greenpeace plaide en faveur du bio
“Les pesticides sèment le trouble”, dans un rapport publié mardi 12 mai, Greenpeace dresse le bilan sanitaire de l’utilisation effrénée des pesticides dans l’agriculture depuis plus de soixante ans, et de la persistance de nombreux de ces produits chimiques.
Dans un rapport intitulé "Les pesticides sèment le trouble', l’ONG Greenpeace revient sur les conséquences de l'exposition aux pesticides sur la santé. Elle dénonce la dangerosité des traitements chimiques - souvent préventifs - destinés aux cultures, qui contaminent les hommes via leur alimentation, leur eau, leur air. Le rapport, basé sur des recherches menées ces trente dernières années, rappelle l’urgence d’un changement de paradigme pour l’agriculture.
Des impacts variés et de grande ampleur
“Tous les groupes de population humaine sont, d’une façon ou d’une autre, exposés aux pesticides, et la plupart des pathologies ont de multiples causes – ce qui complique les évaluations sanitaires (Meyer-Baron et al. 2015). De plus, la plupart des personnes sont exposées à des cocktails chimiques complexes, qui évoluent sans cesse et ne comportent pas que des pesticides. En réalité, les pesticides sont une des composantes d’un lourd fardeau toxique que nous portons au quotidien, par le biais de plusieurs voies d’exposition”, explique l'organisation.
Le lien entre une maladie donnée et l’exposition à un produit chimique en particulier reste extrêmement compliqué à prouver de manière irréfutable. Parce que les pesticides agissent de manière complexe. Et leurs conséquences sur la santé se mesurent à différentes échelles. Il faut tenir compte leurs effets au long terme, leur persistance dans l’organisme, etc. Mais aussi, et peut-être même d'autant plus, de l’effet cocktail, encore rarement considéré lors des évaluations sanitaires. Par effet cocktail, on entend l’action d’une substance chimique combinée à celle d'une autre. Car bien souvent un produit chimique est plus dangereux associé à un autre que seul.
“Tous les groupes de population humaine sont, d’une façon ou d’une autre, exposés aux pesticides, et la plupart des pathologies ont de multiples causes – ce qui complique les évaluations sanitaires (Meyer-Baron et al. 2015). De plus, la plupart des personnes sont exposées à des cocktails chimiques complexes, qui évoluent sans cesse et ne comportent pas que des pesticides. En réalité, les pesticides sont une des composantes d’un lourd fardeau toxique que nous portons au quotidien, par le biais de plusieurs voies d’exposition”, explique l'organisation.
Le rapport de Greenpeace n’est pas uniquement un cri d’alarme. Reprenant les témoignages d’experts, l'Organisation plaide pour une agriculture écologique, qui a fait ses preuves. “La progression récente de l’agriculture biologique en Europe montre qu’une agriculture sans pesticides est tout à fait faisable, évolutive, économiquement rentable et sûre pour l’environnement.”
Mais cette agriculture n’est possible qu’à certaines conditions. Il est indispensable de renforcer la souveraineté alimentaire des pays, pour s'assurer une agriculture indépendante et adaptée. Un système agricole performant nécessite également de favoriser la biodiversité, quand on sait aujourd’hui que 75 % des espèces de végétaux cultivés ont disparu. La faute à une agriculture standardisée et uniformisante.
Greenpeace fait part de l'indispensabilité de supprimer progressivement les pesticides de synthèses. Et parallèlement de développer les pratiques agro-écologiques de lutte contre les parasites, dont la sauvegarde de la biodiversité est l’une des pierres angulaires.
Retrouvez l’intégralité du rapport Greenpeace : ici.