La pomme traverse une crise sans précédent
Les producteurs lancent aujourd'hui une campagne nationale pour relancer les ventes.
Une crise fruitière peut en cacher une autre. Après la pêche, c'est au tour de la pomme de plonger dans la crise. « Le marché est dans un état catastrophique. Nous lançons dès ce lundi et pendant trois semaines une campagne nationale de publicité pour encourager les Français à consommer plus de pommes, qui, cette année, sont d'une qualité exceptionnelle », explique Daniel Sauvaitre, président de l'Association nationale pommes poires, qui regroupe les 5 000 producteurs de l'Hexagone.
Trois raisons principales expliquent la crise. La première concerne le marché intérieur. La production est bonne : cette année, en France, on attend une récolte de 1,650 million de tonnes de pommes (+ 6 % par rapport à 2008). Mais la demande est à la traîne. Depuis deux ans, la consommation de ce fruit qui annonce la fin de l'été - c'est à la mi-août que l'on commence à récolter, dans le sud-est de la France, la Royal Gala - est en chute libre. Selon les dernières statistiques du panel Cecodip, sur la période du 9 août au 6 septembre, les ventes ont baissé de plus de 17 %, s'établissant à 18 066 000 de tonnes. Et même de 23 %, par rapport à 2007. Et cette année, « l'arrière-saison estivale qui se poursuit ne favorise pas la consommation de la pomme, les étals étant encore bien fournis en fruits d'été, dont la récolte a été bonne aussi », souligne Pierre Varlet, de l'Association nationale pommes poires.
Deuxième explication, le déferlement des pommes de l'hémisphère Sud (Chili, Argentine, Afrique du Sud, Australie et Nouvelle-Zélande), qui arrivent par cargos entiers à Rotterdam à des prix défiant toute concurrence. « Aujourd'hui, le marché de la Gala départ station, c'est-à-dire de l'exploitation vers les grossistes, est de 40 centimes d'euro, explique François Lafitte, président de la Fédération des comités économiques des fruits et légumes. Le producteur est obligé de s'aligner sur les prix de l'hémisphère Sud, autour de 30 centimes d'euro, alors que son coût de revient départ station s'élève à 80 centimes. »
Trois raisons principales expliquent la crise. La première concerne le marché intérieur. La production est bonne : cette année, en France, on attend une récolte de 1,650 million de tonnes de pommes (+ 6 % par rapport à 2008). Mais la demande est à la traîne. Depuis deux ans, la consommation de ce fruit qui annonce la fin de l'été - c'est à la mi-août que l'on commence à récolter, dans le sud-est de la France, la Royal Gala - est en chute libre. Selon les dernières statistiques du panel Cecodip, sur la période du 9 août au 6 septembre, les ventes ont baissé de plus de 17 %, s'établissant à 18 066 000 de tonnes. Et même de 23 %, par rapport à 2007. Et cette année, « l'arrière-saison estivale qui se poursuit ne favorise pas la consommation de la pomme, les étals étant encore bien fournis en fruits d'été, dont la récolte a été bonne aussi », souligne Pierre Varlet, de l'Association nationale pommes poires.
Le marché du bio a le vent en poupe
Enfin, l'euro fort joue contre la pomme. La France exporte 40 % de sa production, soit 650 000 tonnes. En Grande-Bretagne par exemple, « les pommes de l'hémisphère Sud ou même polonaises sont plus compétitives, rapporte Pierre Varlet. Nous connaissons aussi des problèmes en Russie, premier importateur mondial de pommes, avec la mise en place de nouvelles barrières phytosanitaires à la frontière ».
Seuls les producteurs bio, tel Marc Fauriel, dans la Drôme, ne se plaignent pas, mais ils représentent une niche. Selon l'agence France Bio, quelque 903 hectares de pommes bio (15 000 tonnes) sont exploités en France sur une surface totale de 40 000 hectares, soit 2,26 %.
Mais cette crise ne fait pas que des malheureux. Le consommateur bénéficie de prix moyens au détail qui tournent actuellement autour de 2,30 euros le kilo, soit 1,57 euro dans les hard discount, ou 3,50 euros au détail dans les rues de Paris. C'est donc le moment de manger des pommes.