Une entreprise française crée un désherbant naturel pour remplacer le Roundup
L'entreprise française JADE a mis au point un herbicide efficace dépourvu de produits chimiques. Avec de l'huile de colza pour matière active, le Beloukha désherbe sans nuire aux hommes et à l'environnement.
Le schéma agricole actuel doit changer. Protéger les cultures : oui. Pousser leur rendement : encore oui. Le faire au détriment des sols, de la biodiversité et des hommes : certainement pas. Et si le biocontrôle - comprendre l’utilisation d’outils biologiques et naturels pour remplacer les pesticides - était la clé d’une agriculture performante et non polluante ?
C’est à partir de ce présupposé que la société française JADE, spécialisée dans la recherche et le développement de solutions pour nourrir et protéger les cultures, a créé le Beloukha. Un nom barbare qui cache un désherbant d’origine naturelle et non polluant à base d’huile de colza. « Il ne contient que des adjuvants biosourcés, aucun produit chimique », précise Karen Chemin, chef de produit pour l'entreprise JADE.
Depuis 2007 et main dans la main avec une équipe de chercheurs de l’Université de Shanghai, l’entreprise implantée à Mérignac, en Gironde, travaille à l’élaboration de ce désherbant non-toxique et respectueux des écosystèmes. Homologué pour l’entretien de la vigne et de la pomme-de-terre (il devrait être autorisé pour les jardins amateurs d’ici à 2017), le Beloukha agît en perturbant la perméabilité de l’épiderme des plantes visées, jusqu’à les dessécher totalement.
Préservation des sols
« Il s’agit d’un produit strictement de contact » souligne Karen Chemin. En substance, il détruit les feuilles et les tiges indésirables, sans effet racinaire : il élimine les herbes assèche les herbes indésirable sans en attaquer les racines ni les tuer totalement la plante. Du coup, on évite l’appauvrissement et l’érosion les sols.
L’avancée réelle que présente le Beloukha réside dans la biodégradabilité du produit. L’huile de colza, qui fait office de matière active est extraite mécaniquement, sans chimie de synthèse. Et le produit se dégrade en deux jours dans la nature pour une efficacité jusqu’à trois semaines, voire plus si le milieu est sec.
Sans danger pour l'homme
Au contraire d’une solution chimique, l’huile de colza ne présente pas de risque sanitaire pour l’homme et ne pollue pas les sols et les réserves d’eau. Quand un herbicide classique contamine les cultures et leur milieu à long terme.
Le pictogramme “produit corrosif” peut néanmoins inquiéter les plus prudents. Une rigueur législative, justifie Karen Chemin. « On doit l’étiqueter comme corrosif à cause de son pH, explique la chef de produit. En réalité il a un pH équivalent à celui du vinaigre ou du coca-cola, mais la législation pour l’agriculture est drastique : le pictogramme est obligatoire. »
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