3 règles fondamentales du parfait jardinier bio

Illustration d'un jardinier bio et de ses outils
3 règles fondamentales du parfait jardinier bio
Par Mathieu Doutreligne publié le
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Si vous cherchez à être jardinier bio, votre mission première est de produire vos légumes en gardant la fertilité de cette terre qui vous nourrit. Plusieurs règles de base sont à connaître pour démarrer ou continuer un potager plein de vie.

Vous habitez à la campagne et avez une parcelle de terre ? À force de vous interroger sur les enjeux liés l’alimentation, vous avez commencé à faire pousser vos propres fruits et légumes ? Ou alors vous faites partie de ceux pour qui le jardinage est déjà un quotidien ? Dans tous les cas, si vous cherchez à produire vous-même des aliments de manière biologique, vous devez garder en tête que la qualité de votre sol doit rester l’une de vos préoccupations premières.

Les sols se dégradent

Comme dans de nombreux endroits sur notre planète, la nature n’est pas respectée. En France, le sol meurt à petit feu. Certains vont jusqu’à déclarer que 26m² de sols fertiles disparaissent chaque seconde dans l’hexagone. Les causes sont multiples et les techniques agricoles dominantes ne sont pas efficaces pour garder la richesse d’un sol. La faute est en partie due au labour, au tassement, à l'épandage de produits chimiques, à la surexploitation. Les techniques mises en place par l’agriculture industrielle pour augmenter les rendements ont eu pour conséquence d’affaiblir et de faire disparaître nos sols. Rien que ça. On produit beaucoup, mais on produit mal.

La prise de conscience progresse, certes, mais peine à prendre de l’ampleur pour que la tendance s’inverse.

Comme dans de nombreux endroits sur notre planète, la nature n’est pas respectée. En France, le sol meurt à petit feu. Certains vont jusqu’à déclarer que 26m² de sols fertiles disparaissent chaque seconde dans l’hexagone. Les causes sont multiples et les techniques agricoles dominantes ne sont pas efficaces pour garder la richesse d’un sol. La faute est en partie due au labour, au tassement, à l'épandage de produits chimiques, à la surexploitation. Les techniques mises en place par l’agriculture industrielle pour augmenter les rendements ont eu pour conséquence d’affaiblir et de faire disparaître nos sols. Rien que ça. On produit beaucoup, mais on produit mal.

Il est vrai que chaque sol possède des caractéristiques minérales différentes, qui rendent plus faciles certaines cultures, mais tous réagissent à certaines règles fondamentales que vous devez connaître.

1| Arrêter de retourner la terre

Plus vous serez fainéant avec votre sol, meilleur il sera. Pour comprendre pourquoi il n’est pas nécessaire de bêcher la terre pour garder un sol riche, il faut en savoir un peu plus sur ce que les biologistes appellent la pédofaune. La plus grande partie des êtres vivants du sol habitent et se déplacent dans la couche supérieure de la terre. Cette couche ne fait que quelques centimètres (entre 3 et 7 cm), mais possède une importante concentration de racine et de matières organiques.

À chaque fois que la terre est retournée, la pédofaune doit complètement se reformer. Le sol perd sa vie, sa structure. Il devient alors perméable, s’assèche et disparaît lorsqu’il pleut, ce que prouve la vidéo qui suit.

De plus, un sol labouré contient trois fois moins de vers de terre qu’un équivalent non labouré. Vous comprendrez l’intérêt de garder vos lombrics plus tard dans l’article.

Le jardinier bio que vous êtes ne doit donc plus retourner sa terre. Éventuellement, vous pouvez l’aérer à l’aide d’outils spécifiques comme la grelinette, mais sachez que vos futurs meilleurs amis (les vers de terre) font déjà très bien le boulot.

Ce sera peut-être dur pour certains, mais il faut dire adieu à votre bêche, aussi émouvant que cela puisse paraître.

2 | Toujours recouvrir le sol

Pour qu’un sol vive, il faut qu’il soit couvert. Claude Bourguignon, que l’on a déjà interviewé, aime régulièrement rappeler que les seuls sols où la terre est nue sont les déserts et les glaciers.

L’intérêt de recouvrir un sol est de le réchauffer en gardant son humidité. Cette réaction qui peut paraître anodine va en réalité inviter à la “garden party” de nombreux petits organismes qui vont manger et digérer cette couverture et ainsi créer un humus fertile.

La création d’un paillis ou de buttes est alors nécessaire. Différents matériaux peuvent être utilisés. Les plus simples et les plus courants sont l’herbe séchée, la paille, la sciure de bois, le fumier ou le compost mûr. Si vous souhaitez faire davantage plaisir à votre sol, vous pouvez également déposer du bois raméal fragmenté (BRF). L’idée consiste à broyer les rameaux fraîchement coupés (petites branches en formation, elles restent souples, ce n’est pas encore du bois) pour obtenir un mélange de résidus de broyage similaire au sol forestier. Le BRF est l’une des meilleures techniques pour favoriser la pédogenèse nécessaire à la création de l'humus.

3 | Vénérer les vers de terre

Lors de la dernière conférence environnementale en novembre dernier, Stéphane Lefoll, actuel ministre de l’Agriculture, s’était fait remarquer en faisant l’éloge du ver de terre. Il déclarait “trois tonnes de vers de terre à l’hectare, ça vous remue 280 tonnes de terre. Pendant ce temps-là, vous n’avez pas besoin de labourer.” En agriculture biologique, les lombrics ont un rôle primordial pour la raison simple qu’ils aèrent le sol. Créer des galeries est indispensable pour permettre à l’eau de pénétrer la terre lorsqu’il pleut. La première partie de cet article montrait qu’une terre lissée et compactée ne permet pas une bonne infiltration.

De plus, en se nourrissant des déchets carbonés en surface, les vers de terre les enfouissent sous le sol et enrichissent la terre. À l’échelle planétaire, le stockage du carbone dans la terre est primordial.

Si on vous demande de “vénérer” les petits lombrics, à l’inverse, il faut détester les pesticides, herbicides et autres fongicides. L’agriculture chimique brûle les vers de terre. Ne plus mettre d’engrais chimiques dans un sol change énormément de choses. À la place, il faut lui apporter du compost, c’est-à-dire de la matière organique qui va nourrir la faune, les vers de terre, et permettre au sol de fonctionner.

L’intelligence du végétal

Francis Hallé est un docteur en biologie reconnu à l’échelle internationale. Il étudie les plantes, les arbres, et fait des découvertes surprenantes. Le fait qu’elles communiquent, font du bruit, gonflent au grès des marais et éprouvent des émotions étonne les occidentaux du début du XXIe siècle. Ces travaux de recherche étonnent surtout, car le végétal a longtemps été délaissé pour l’animal, ou l’homme en premier lieu.

À votre échelle, lorsque vous cultivez votre potager bio pour vous nourrir, soyez convaincu que vos plantes sont plus vivantes que jamais si vous leur donnez la possibilité d’exister.