Lancement de la COP 21 : un enjeux, des risques et un objectif
Paris accueille la 21ème Conférence internationale sur le climat. Elle débute ce lundi 30 novembre 2015. Limiter la hausse des températures à 2°C par rapport à l’ère pré-industrielle : voilà l'un des buts de cette conférence où sont réunis 155 chefs d’états du monde entier.
Cette COP 21, « Conference of parties », est devenue la Conférence sur le Climat, en 2015, à Paris. Laurent Fabius préside l’événement et accueille ainsi 40 000 personnes sur le site du Bourget jusqu’au 11 décembre.
"La planète est entre nos mains." "Plus tard ce sera trop tard." "7 milliards d'habitants. 1 seule planète." "Bienvenue à ceux qui viennent défendre la planète." Les slogans sont nombreux pour sensibiliser à un changement uniquement possible si chacun agit à son échelle.
D’où vient la COP ?
En 1995, la première COP s’est déroulée à Berlin. Trois ans auparavant, à Rio, avait été organisé le Sommet de la Terre. En 1992, les organisations internationales se retrouvaient alors pour réfléchir aux moyens de réduire les gaz à effet de serre. La concentration de CO2, méthane et protoxyde d’azote a atteint un record inégalé depuis 800 000 ans.
La COP 3, en 1997, a vu l’adoption du protocole de Kyoto. Entré en vigueur en 2005, il représente le premier accord international sur le climat.
Le dernier rapport du Groupe d’expert intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) de Novembre 2014 se montre alarmant. Il révèle une possible hausse du climat de 0,3°C à 4,8°C d’ici 2100. Au regard de cette prévision, il devient urgent de s’aligner sur les objectifs prévus pour la COP 21.
Les risques d’une surchauffe
Un quart des gaz à effet de serre provient de la déforestation et de l’agriculture. Le recours aux énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz) est à l’origine du reste de ces émissions. Premières touchées par la hausse des températures, les îles victimes de la hausse du niveau des océans se sont regroupées en Alliance des états insulaires et tirent la sonnette d’alarme quant à leur survie.
Si la hausse moyenne des températures dépasse le seuil des 2°C, il est possible que l’homme ait à faire face à la disparition d’espèces et à des désordres climatiques croissants en nombre et en intensité tels que sécheresses, incendies, inondations.
La planète accuse une hausse de 0,85°C depuis 1880. Comme le relate le journal Sciences et Vie, l’être humain souffre d’une hausse de température dans son propre corps lorsqu’il passe de 39°C à 41°C. Le même constat s’observe à l’échelle planétaire. Qui dit réchauffement de la planète, dit évolution de l’environnement. Dans ce magazine, Serge Planton, directeur de recherche au centre national de recherches météorologiques, explique : « une hausse de température de 1°C correspond, pour des régions comparables, au déplacement du climat de 180 km vers le nord ou de 150 m plus haut en altitude. » Des modes d’élevage et de culture devraient alors être modifiés.
Certaines races d'animaux domestiqués ne survivraient pas au dessus de 30°C, les porcs en particulier. Les vaches, quant à elles, produisent moins lorsqu'il fait plus chaud. Des études démontrent la baisse de leur production de lait en période estivale. Comme les porcins, les bovins sont incapables de réguler leur température corporelle. Tout un système de production alimentaire est à revoir au regard d’une hausse de température. Les framboises en plein mois de décembre dans votre jardin, ce ne serait plus un rêve.
Les ressources pour le changement
Les négociations devraient également tourner autour des questions de financement pour fournir de l'énergie aux pays pauvres. Les pays du sud espèrent une contribution des pays du nord pour s’adapter à la transition énergétique. Plusieurs banques viennent d’annoncer des mesures pour favoriser l’énergie verte dans les pays riches. Or, les émissions des pays comme la Chine ou l’Inde explosent. Des transferts de technologie sont à l’étude en direction des pays en voie de développement.
La COP 21 devrait voir aboutir le résultat de vingt années de négociations aux Nations Unies. Par la voie de consensus, un accord universel est espéré pour le 11 décembre par la ministre des Affaires étrangères.
Chaque nation émet des avis et propositions. La présence des présidents américain et chinois laisse envisager un impact positif pour ces négociations. Les ONG sont invitées, à titre d’observation, et pourront les suivre lors des séances à huis clos. Un accès refusé à la presse. Plus tard, les COP qui suivront permettront de vérifier l’application des décisions prises à Paris et parvenir à leur mise en oeuvre.
> Lien officiel de l'événement : cop21.gouv.fr
Présentation officielle de la COP21 au grand public
Comment un accord est-il possible ?
Crédit images : ucciani-dessins.com - cop21