Les Colibris s’interrogent sur le sens de la communauté au 21e siècle
Le 16 janvier, au Trianon de Paris, s’est tenue une conférence organisée par Colibris sur « Le sens de la communauté au 21e siècle ». Pierre Rabhi, Mathieu Labonne, Bernard Werber, entre autres, ont proposé une réflexion sur les modes de vie actuels et le sens de la communauté.
À quoi ressemble une communauté aujourd’hui ? S’oppose-t-elle à la liberté individuelle ?
Découvrez la soirée d’échange autour du sens de la communauté au 21e siècle avec la présence de Bernard Werber, écrivain, Margalida Reus, responsable générale international de la Communauté de l’Arche, Thierry Kuhn, président d’Emmaüs France, Pierre Rabhi, fondateur de Colibris, Mathieu Labonne, directeur de Colibris et coordinateur du centre Amma France.
Le désert des sociétés
L’homme a toujours vécu en communauté. Aujourd’hui, malgré la densité d’individus au sein des sociétés, ces dernières souffrent d’un “désert intérieur”. Selon Pierre Rabhi, les individus ne se sentent plus intégrés dans société qui se cherche et qui, au lieu d’apporter la sécurité, crée de plus en plus d’angoisses. « On est dans un désert social terrible ». Insurgés contre la civilisation hors-sol, l’exploitation abusive des ressources naturelles et l’asservissement de l’être humain, Pierre Rabhi a lancé le Mouvement Oasis en Tous Lieux afin d’encourager la création de lieux qui incarnent des valeurs de solidarité et d’écologie (Écohameaux, habitats participatifs, centres agroécologiques, écosites).
Le désert des sociétés
“Cultiver son jardin est un acte politique et de résistance pour ne pas rester dans un état de dépendance aux grands groupes internationaux”.
Chacun doit « faire sa part »
Pour Mathieu Labonne, la communauté n’est pas un frein à la liberté individuelle. Il faut redonner confiance à l’individu pour que chacun apporte sa pierre à l’édifice. Et cela passe par redonner du pouvoir à l’échelle locale pour aller vers une société plus écologique et plus humaine mais aussi par de petites actions qui prennent sens quand chacun s’y met. “Cultiver son jardin est un acte politique” pour Pierre Rabhi et permet de lutter contre l’asservissement des grands industries agro-alimentaires “qui tuent l’humanité”. C’est par ce genre d’action que la communauté peut être libératrice de l’individu face à un système qui a tendance à l’asservir plutôt qu’à le rendre libre, explique Mathieu Labonne. C’est aussi se sentir responsable des générations futures.