Bio dans les cantines : les sénateurs hésitent, les enfants s'intoxiquent
Alors que les dernières études démontraient une hausse de l’usage des pesticides en France, la proposition de loi qui visait à introduire 20% de bio dans les cantines scolaires n’a pas été approuvée par le Sénat.
Le Sénat se fait désirer
Début janvier, l’Assemblée nationale adoptait à l’unanimité la proposition de loi visant à introduire 40% d’aliments issus d’une production locale dont 20% d’aliments bio dans les cantines scolaires publiques d’ici 2020. Un mois après, un amendement supprimant le seuil de 20% d’aliments issus de l’agriculture biologique a été voté.
De ce fait, les sénateurs devaient débattre et c’est plus de 117 00 citoyens (notamment mobilisés via la pétition d’Agir pour l’environnement) qui interpellaient les députés et sénateurs pour sauver le bio dans les cantines. Mais, mercredi 9 mars, les sénateurs n’ont pas pris position en faveur de la loi sur l’ancrage territorial de l’alimentation. Le temps de discussion accordé a été dépassé reportant ainsi le vote. Mais à quand ?
En parallèle, le ministère de l’Agriculture avait publié les dernières études concernant l’usage des pesticides en France et le résultat est effrayant. Entre 2013 et 2014, l’utilisation de pesticides a augmenté de 9.4% !
Nos enfants les plus exposés
Selon Agir pour l’environnement, 75% des français sont majoritairement favorables à l’obligation d’introduire des produits bio et locaux dans la restauration collective, bien conscients de la toxicité des pesticides pour leurs progénitures. Plus fragiles, nos enfants sont les plus exposés à la nocivité des produits chimiques et n’auront, pour le moment, pas la chance de manger des aliments bons pour leur santé, bio, locaux et de saison.
Rappelons aussi que les agriculteurs se convertissent massivement à l’agriculture biologique, une filière avec des débouchés souvent plus stables et rémunérateurs notamment en cette période de crise agricole. Mais malgré la conversion des agricultueurs au bio, les dernières études sur les pesticides, la volonté des consommateurs de manger toujours plus bio et le développement de modèles agricoles alternatifs, les élus résistent et la pression des lobbies industriels se fait de plus en plus forte.