The Ocean Cleanup: le prototype pour nettoyer les océans du plastique est enfin à l'eau
Un jeune néerlandais de 21 ans a présenté aux Pays-Bas un prototype qui dépolluerait les océans des déchets plastiques. Sa barrière filtrante sera déployée et testée pendant un an dans la mer du nord.
Boyan Slat, jeune amoureux de la nature, va réaliser un rêve : celui de nettoyer les océans des déchets plastique. C’est une idée qui a germé en lui dès le lycée et nous avions déjà parlé de ce prodige sur Bio à la Une. Considéré comme le petit génie de la mer, ce jeune néerlandais avait exposé son concept “The Ocean Cleanup” (nettoyage des océans) à l’université de Delft (Pays-Bas), ce qui lui avait valu d’être classé parmi les vingt jeunes entrepreneurs hollandais les plus prometteurs du monde en 2013. Trois ans plus tard, il reçoit assez de soutien financier pour que le projet se concrétise et soit testé en mer pour une durée d’un an.
Un rideau flottant pour se débarrasser du plastique
L’idée est d’utiliser les courants marins plutôt que d’avoir recours aux bateaux pour piéger les débris. Le prototype est muni de flotteurs reliés à des filets de 100 mètres de long pour capturer les déchets plastique. Composée de tissu, de polyester et de caoutchouc, cette barrière flottante aura une surface émergée et une autre immergée d’1 mètre 50 et sera ainsi capable de résister à des charges de 80 tonnes (en cas d’intempéries, par exemple) ainsi que piéger des petits morceaux de plastique d’un millimètre de diamètre.
"Pourquoi irions-nous vers les déchets alors que les déchets peuvent venir à nous?" explique Boyan Slat lors d’une conférence aux Pays-Bas.
"Pourquoi irions-nous vers les déchets alors que les déchets peuvent venir à nous?" explique Boyan Slat lors d’une conférence aux Pays-Bas.
Objectif : nettoyer le Pacifique
Mis en place pendant un an en mer du Nord, cette phase de test n’est qu’une première étape pour déployer, à l’horizon de 2020, une barrière de 100 km de long. D’ici là, le jeune homme veut rendre son concept infaillible en corrigeant chaque faille.
Il s’agirait alors de deux bras flottants de 50 kilomètres formant un « V », arrimés aux fonds marins, et munis d’un « rideau » de trois mètres s’enfonçant dans l’eau pour bloquer les plastiques, récoltés ensuite dans un container. Jusqu’à 3.000 mètres cubes de déchets pourraient y être stockés et en partie recyclés.
« En déployant un seul de ces systèmes durant dix ans, nous pourrions nettoyer la moitié de la grande plaque de déchets du Pacifique » déclare Boyan Slat
La plupart des plastiques se retrouvent entraînés par des courants maritimes et forment une véritable décharge flottante au beau milieu de Pacifique, appelé 6e (ou 7e) continent. Un désatre écologique, d’autant plus fort que les plastiques véhiculent des perturbateurs endocriniens, métaux lourds et autres polluants, et sont autant de pièges pour les poissons, les mammifères marins et les oiseaux qui les avalent ou se font piéger.