Cruauté animale: 3 abattoirs viennent de fermer leurs portes
Suite aux révélations de L214, le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, avait demandé une enquête de de la Commission parlementaire afin de faire inspecter tous les abattoirs de France.
Le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, a rendu public le rapport résultant de l’inspection générale menée en avril dernier dans 259 abattoirs de France par des services sanitaires et vétérinaires. Il était question de vérifier "la maîtrise de la protection des animaux, tout au long du processus d'abattage" et de s'assurer "que toute douleur, détresse ou souffrance évitable pendant la mise à mort était bien épargnée aux animaux", avait expliqué le ministre.
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19 chaînes d'abattage concernées par des manquements graves
Suite à cette grande enquête, 107 établissements ont reçu un avertissement pour une maîtrise du processus de traitement des animaux jugée insuffisante, 8 ont écopé d’un procès verbal, 3 ont été dans l’obligation d’arrêter toutes activités et de fermer définitivement. En mai dernier, le ministre avait déclaré que seulement 5% des abattoirs étaient jugés non-conformes par la commission. Aujourd’hui, le rapport révèle que dans 31% des inspections "le niveau de maîtrise des risques a été jugé insuffisant”.
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D’après les services sanitaires et vétérinaires, 39 chaînes d’abattoirs ne respectent pas correctement les règles d’étourdissement de l’animal pendant que d’autres ne sont même pas adaptées à l’espèce abattue.
Les critères de l'évaluation se divisent en 4 catégories: conforme, non-conforme mineur, non-conforme moyen, non-conforme majeur. Ainsi dans la plupart des cas, les abattoirs ont été jugés uniquement non-conformes mineurs en raison du manque de preuve documentaire qui atteste la maîtrise de l'exploitant. Pour d’autres enseignes jugées non-conformes moyens, il s’agit de “défauts d’étourdissement ou de conception des locaux d'hébergement et d'amenée des animaux”. Pour les problèmes d'étourdissement, 39 chaînes sont concernées.
L’association L214 critiquée par le ministre de l'Agriculture
"L214 a une autre ambition : convaincre de ne plus manger de viande" a déclaré Stéphane Le Foll, samedi dernier, au micro d’Europe 1. Alors que plusieurs membres du gouvernement soutiennent le projet de mise en place de vidéo surveillance dans les établissements, le ministre n’a pas souhaité se prononcer avant la remise du rapport de la Commission d’enquête parlementaire en septembre.
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Dans le même temps, le président de la régie Syndicale de l'abattoir de Pézenas, Rémi Pouyala, a répondu à la diffusion des images de l'association de protection des animaux d'élevage. L214 avait filmé des conditions d’abattage désastreuses dans l’un des établissement de la région. Rémi Pouyala affirme au média Midi Libre qu’une représentante de la protection du vivant, accompagné d’un journaliste, était venus inspecter son établissement et n’avait noté aucun manquement grave à la réglementation. Une déclaration qui remet en cause la méthodologie de l’enquête et les critères de conformité des abattoirs.