Feux d'artifice: un spectacle magique aux lourdes conséquences environnementales
L’été est propice aux feux d’artifices. Dès la nuit tombée, grands et petits viennent s’émerveiller devant ses feux qui illuminent un ciel d’été plongé dans le noir. Mais, ce magnifique spectacle n’est pas sans conséquence pour la planète.
La fête de la Saint-Jean en juin, la fête nationale du 14 juillet ou l’Assomption du 15 août sont des jours propices à faire la fête. Et qui dit fêtes, dit feux d’artifice. En France, c’est une tradition, nous nous plaisons à illuminer le ciel de mille feux. Mais, ce spectacle aérien qui regorge de magie n’est pas anodin pour la planète.
Un cocktail de produits polluants
Les feux d’artifice sont composés essentiellement de “poudre noire”, une poudre similaire à la poudre de canon qui sert de combustible. Elle permet de propulser les engins et de les faire exploser. Les projectiles sont variés : feux de bengale, chandelles, fusées. etc. mais la plus courante est la bombe aérienne. Mélange de souffre, de charbon, de salpêtre, cette poudre originaire de Chine permet d’allumer, de propulser et de faire exploser la bombe. Les étoiles qui apparaissent au moment de l’explosion proviennent de petites granules qui, en brûlant, émettent de la lumière.
Des granules de métaux lourds (plomb, chrome, cadmium, strontium, manganèse, nickel) sont rajoutées pour obtenir des effets comme les étincelles. Certaines bombes peuvent contenir d’autres bombes qui vont créer des explosions secondaires et donc encore plus de produits chimiques polluants. Plus un feu d’artifice est coloré, bruyant et long, plus il risque de polluer l’environnement et encombrer nos voies respiratoires.
Une bombe pour l’environnement
En explosant, la bombe libère des millions de particules fines de poussières et du gaz qui se propagent dans l’atmosphère mais aussi dans nos poumons ! Les personnes fragiles (asthmatiques, malades respiratoires) devraient porter un masque par précaution.
Selon une étude canadienne, ces particules seraient cinq fois plus polluantes que celles du smog, cette brume brunâtre et épaisse de polluants présente lors de pic de pollution. Quand on sait que Paris utiliserait 3 tonnes de bombes pour son feu d’artifice du 14 juillet, il serait temps de passer aux feux d’artifices écolos.
Des particules fines dans l’air
Des associations et des sites qui luttent en faveur de la protection de l’environnement protestent contre les feux d’artifice. Ils dénoncent les particules émises qui restent tout de même conséquentes et persistent dans la nature. Une étude réalisée sur l’impact des feux d’artifice à Hawaii confirme qu’après un feu d’artifice des particules cancérigènes sont retrouvés dans l’air à des taux anormalement élevés. Ces polluants peuvant contaminer l’eau, les plages et la nature lorsqu’ils retombent. Une autre étude américaine datant de 2015 révélait une hausse de 42% du niveau de particules fines dans l'air au cours de l'heure qui suit le feu d’artifice, le taux ne revenant à la normale que le lendemain. Or l'exposition à ces particules hautement cancérigènes augmente le risque de décès dans les jours qui suivent.
Des efforts du côté des professionnels
La profession des artificiers professionnels est très surveillée notamment quant à la production de déchets. Aujourd’hui, des matériaux biodégradables comme le papier et le carton remplacent aisément le plastique. Désormais, aucun produit chimique ne doit rentrer au contact de l’eau (lors de feux tirés sur les plages) ni aucun matériaux ne doit être abandonné dans la nature. Ces derniers sont ramassés et recyclés (cuivre, métaux, plastiques) mais ils ne sont toujours tous retrouvés et sollicitent des ressources naturelles pour être recyclés.