Sels d'aluminium et cancer: choisissez le bon déodorant

une femme se met du déodorant avec des sels d'aluminium
Sels d'aluminium et cancer: choisissez le bon déodorant
Par Elodie Sillaro publié le
Journaliste
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Ils ne nous sont pas inconnus et sont à nouveau pointés du doigt par une étude suisse: les sels d'aluminium contenus dans les déodorants favoriseraient le cancer du sein.

Avant de s’appliquer quelconque déodorant à même la peau, il va falloir regarder sa composition à deux fois. En effet, selon une étude menée sur des souris par des chercheurs suisses, les sels d'aluminium - présents dans 80% des déodorants - favoriseraient le développement de tumeurs et de métastases. Ces derniers appellent au principe de précaution en évitant les produits contenant ces substances cancérogènes.

Des tumeurs très agressives

Pendant plusieurs mois, deux oncologues et chercheurs suisses ont exposé in vitro des cellules mammaires de souris à ces sels d'aluminium pour ensuite les réinjecter dans les rongeurs. Très vite, les cobayes ont développé des cancers du sein avec des tumeurs très agressives et des métastases. L’étude scientifique parue dans l'International Journal of Cancer souligne que "le réquisitoire contre les déodorants contenant de l'aluminium, soupçonné d'être cancérogène, s'alourdit".

Les chercheurs ont constaté que “les tumeurs à 80 % apparaissent désormais dans le cadran supérieur externe”, c’est-à-dire près du creux de l’aisselle dont “l’épiderme est extrêmement perméable”. C’est aussi la région où se trouve le réseau lymphatique qui draine la glande mammaire. Pourtant, le débat sur l’aluminium n’est pas tranché car la preuve de la toxicité de ce dernier sur le corps humain n’est pas formellement établie.

Appliquer le principe de précaution

La toxicité des sels d'aluminium semblent ne plus faire aucun doute. "Il est clair que c'est un réquisitoire qui s'alourdit à l'encontre de ces sels. Les expériences in vitro, puis chez l'animal, sont tellement concordantes et sérieuses en termes d'effet que ça nous impose un principe de précaution", rapporte Europe 1. Le médecin donne particulièrement l’alerte aux femmes.

Les chercheurs ont constaté que “les tumeurs à 80 % apparaissent désormais dans le cadran supérieur externe”, c’est-à-dire près du creux de l’aisselle dont “l’épiderme est extrêmement perméable”. C’est aussi la région où se trouve le réseau lymphatique qui draine la glande mammaire. Pourtant, le débat sur l’aluminium n’est pas tranché car la preuve de la toxicité de ce dernier sur le corps humain n’est pas formellement établie.

Bruxelles refuse de réglementer

Jusqu’ici, les autorités européennes limitent la concentration d’aluminium dans les anti-transpirants à 0.6%. Pourtant, en 2012, les deux chercheurs suisses publient leur première étude et concluent qu’à des doses inférieures à celles contenues dans les déodorants, l'aluminium altère et transforme, in vitro, les cellules mammaires humaines: “Elles prenaient des caractéristiques qui ressemblaient aux cellules tumorales [et] poursuivaient leur multiplication, comme en cas de cancer”, soulignent les scientifiques dans La Tribune de Genève.

L'expérience étant réalisée in vitro, elle a suscité une vague de scepticisme. Par conséquent, la Commission de Bruxelles a refusé, en 2014, de modifier la réglementation à laquelle sont soumis les industriels, faute de preuves (les risques étaient impossibles à évaluer, selon eux). Par précaution, n'utilisez plus de déodorants contenant des sels d'aluminuim. Qui sait, la chute des ventes des produits en contenant pourrait pousser les industriels à élargir leur offre avec des anti-transpirants qui en sont dépourvus et pousser les autorités à mieux réglementer l'aluminium.