L’agriculture biologique : un autre rapport qualité / prix
FRANCE, 06 janvier 2010 (Toute la diététique !) - L’agriculture biologique constitue en France l’un des signes officiels d’identification de la qualité et de l’origine. Elle garantit une qualité attachée à un mode de production respectueux de l'environnement et du bien-être animal. De plus, ce mode de production spécifique permet d’obtenir des produits aux qualités nutritionnelles démontrées (1), tendant notamment à être, en moyenne, plus riches en vitamines ou antioxydants.
Les Français ne s’y trompent pas : en 2008, 44% d’entre eux ont consommé au moins un produit bio au moins une fois par mois (vs 42% en 2007). Conscients que l’agriculture bio représente un autre rapport qualité / prix, près de 4 Français sur 10 estiment normal de les payer plus cher. Ils se disent, en moyenne, prêts à les payer 12% de plus (2). Aujourd’hui, les produits bio sont présents dans tous les circuits de distribution : à la ferme, sur les marchés, dans les magasins spécialisés, les supermarchés, sur Internet, et, de plus en plus, dans la restauration collective et commerciale.
La bio : respectueuse par nature
Le mode de production bio est notamment fondé sur le respect des cycles naturels, la non-utilisation de produits chimiques de synthèse, le recyclage des matières organiques, la rotation des cultures et la lutte biologique. L’élevage, de type extensif, respecte le bien-être des animaux et fait appel, en cas de besoin, aux médecines douces. Tout au long de la filière, les opérateurs engagés dans le mode de production et de transformation biologiques respectent un cahier des charges rigoureux qui privilégie les procédés non polluants, respectueux de l’écosystème et des animaux.
La bio : respectueuse par nature
Les engagements des acteurs de l’agriculture biologique, allant au-delà de la réglementation générale concernant les produits agroalimentaires, ont un impact favorable sur l’environnement, en particulier :
- L’agriculture biologique préserve la qualité de l’eau et de l’air en interdisant l'usage des produits chimiques de synthèse (pesticides, engrais chimiques de synthèse...).
- Elle entretient et améliore la fertilité des sols en maintenant ou en augmentant sa teneur en humus par des apports organiques et des rotations longues.
- Elle réduit considérablement les risques de pollution par les nitrates : apports d’azote encadrés, sols rarement nus en hiver, prairies comme source principale de l’alimentation des ruminants, densité limitée des animaux, etc.
- Elle contribue à l’harmonie des paysages ruraux (en raison de la diversité des productions sur la plupart des exploitations).
- Elle respecte, développe et entretient la biodiversité animale et végétale.
L’agriculture biologique : atout pour la biodiversité
Une analyse des résultats de 180 études a montré que le nombre d’espèces présentes sur les exploitations biologiques est, en moyenne, de 30% supérieur à celui des exploitations conventionnelles (3).
Des impacts positifs démontrés sur les sols
L’ensemble des études montre que les teneurs en matière organique dans les sols cultivés en mode biologique sont en moyenne plus élevées. Ceci s’explique notamment par les pratiques de fertilisation organique - effluents d’élevage, pailles, compostage, cultures d’engrais verts - et des rotations diversifiées. Les organismes vivants du sol - comme les vers de terre, les champignons, les insectes de surface - sont plus nombreux, variés, avec une activité biologique plus intense. Cette richesse en matière organique améliore les caractéristiques physiques des sols : stabilité structurale accrue, meilleure porosité, capacités de rétention en eau plus élevées, ce qui permet notamment aux cultures de mieux résister à la sécheresse.
Les résultats des études de suivi des caractéristiques de sols cultivés en mode agrobiologique et en mode conventionnel, réalisées pendant 21 ans, par le FiBL - Institut de Recherche pour l’Agriculture Biologique - en Suisse, démontrent que les sols « bio » présentent (4) :
- 30 à 40 % de vers de terre en plus, facteurs de la stabilité des sols, laboureurs naturels de la terre ;
- 20 à 30 % de biomasse microbienne en plus, avec une activité respiratoire et enzymatique supérieure ;
- 40 % de mycorhizes en plus en colonisation racinaire, avec tous les bénéfices induits pour la nutrition des plantes et la protection phytosanitaire ;
- 90 % d’araignées en plus et une grande diversité d’espèces.
Des conséquences claires sur la qualité de l’eau
D’un point de vue qualitatif, la ressource en eau est favorisée par le mode de production biologique. L’absence d’utilisation de produits chimiques de synthèse évite la contamination des eaux superficielles et souterraines. La pollution par les nitrates est très rare et faible.
Un secteur dynamique créateur d’emplois
L’agriculture biologique emploie plus de main-d’oeuvre en raison de la stratégie de désherbage non chimique et de toutes les démarches préventives à l’apparition des maladies, qui demandent du temps. En créant des emplois locaux, l’agriculture biologique participe ainsi à l’aménagement du territoire et contribue à vitaliser le milieu rural.
De plus, l’aval de la filière, notamment les secteurs de la transformation, et la petite et moyenne distribution constitue une importante source d’emplois. Jeune et dynamique, le secteur de la transformation de produits biologiques suscite l’intérêt d’un nombre croissant d’entreprises. Le nombre d’entreprises réalisant des opérations de transformation de produits agricoles biologiques, de conservation et/ou de conditionnement, s’élevait, en 2008, à 5 626 (+12% par rapport à 2007).
Elevage bio : le bien-être des animaux préservé
En bio, le nombre d'animaux par hectare est limité de façon à assurer une gestion cohérente des productions animales et végétales sur l'exploitation, réduisant ainsi au maximum la pollution en particulier des sols, des eaux de surfaces et des nappes phréatiques. Grâce à une alimentation bio équilibrée de qualité, une limitation de la densité d’animaux, une sélection appropriée des races et des souches et un environnement favorable, la prévention est à la base de la bonne santé des animaux. En cas de besoin, les animaux sont, en priorité, soignés par des médecines douces (aromathérapie, homéopathie...).
Les produits bio : contrôles à tous les niveaux
Pour commercialiser leurs produits comme étant issus de l’agriculture biologique, agriculteurs et entreprises de collecte, de transformation et de distribution doivent obligatoirement faire contrôler et certifier leur activité par un organisme accrédité et agréé par les Pouvoirs publics.
Des contrôles approfondis et inopinés (pouvant aller jusqu'à 4 ou 5 par an pour certains opérateurs) sont réalisés par les organismes certificateurs sur l’ensemble du système de production. Ils s’ajoutent à ceux effectués de façon générale par les Autorités françaises sur l’ensemble des produits agricoles et alimentaires. Des prélèvements pour analyses sont effectués par sondage afin de vérifier la non utilisation de produits interdits (pesticides, OGM...).
L’étiquetage est la traduction concrète de cette certification. En bio, la certification est obligatoire à tous les niveaux, ce qui a aussi un impact sur le prix des produits bio.
Produits bio : une qualité élevée
Les conclusions du programme de recherche QLIF (1) mené de 2004 à 2009 sont désormais disponibles sur le site Internet www.qlif.org. Ce programme concerne les systèmes de production et filières bas intrants dont l’agriculture biologique. Les expériences, multi factorielles, du QLIF ont permis d’établir une corrélation entre les pratiques agricoles biologiques et la qualité supérieure de l’alimentation biologique. Menés dans différents pays d’Europe, les travaux montrent que la qualité des produits bio, animaux et végétaux, diffère, en général, significativement de celle des produits issus de systèmes de production intensive. Les résultats obtenus montrent que les méthodes de production biologiques sont à l’origine :
- de niveaux plus élevés en composants nutritionnels recherchés, comme les vitamines, les antioxydants et les acides gras polyinsaturés ;
- de plus faibles taux en composés non souhaitables tels que les métaux lourds, les mycotoxines, les résidus de pesticides et les glycoalcaloïdes.
Références :
- Projet QLIF – Quality Low Input Food "Improving quality and safety and reduction of costs in the European organic and low input supply chains".
- Baromètre Agence BIO 2008.
- BENGTSSON J. et al, Université d’Uppsala, Journal of Applied Ecology, 2005 : The effects of organic agriculture on biodiversity and abundance : a meta-analysis.
- MÄDER P., FLIESSBACH A., GUNST L., PFIFFNER L., DUBOIS D. Résultats de 21 ans d’essai. Dossier IRAB FIBL. 2001.