La Laiterie de Paris : la première fromagerie bio, urbaine et locale

La Laiterie de Paris  la fromagerie militante et écolo
La Laiterie de Paris la fromagerie militante et écolo
Par Juliette Labracherie publié le
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Brie, tomme, cheddar… Amis parisiens, il sera bientôt possible de les consommer made in Paris, directement en bas de chez vous. C’est ce que propose Pierre Coulon, fromager de 33 ans, qui ouvre la première fromagerie urbaine à Paris en octobre prochain.

Éleveur de brebis en Loire Atlantique, Pierre décide de quitter son troupeau et arrive à Paris, il y a 5 ans déjà. C’est un “retour au gris”, comme il le dit. Le besoin de retrouver la ville, avec une idée en tête: ouvrir un jour sa propre fromagerie au coeur de Paris.

Un tour du monde des fromages

Lorsqu’il arrive à Paris, Pierre travaille au siège de la maison Androuet et découvre les fromages de France et d’Europe. Une grande entreprise, un bon salaire, une routine agréable, et pourtant, la vie de bureau, ce n’est pas son truc. Plus épris par les fromages que par ses trajets en métro, Pierre décide de quitter, une nouvelle fois, sa vie parisienne pour revenir aux sources. Il part alors à la conquête du fromage: au départ, un tour de France de 6 mois qui se transforme finalement en tour du monde de 2 ans. Son but est simple : passer quelques semaines chez chaque producteur pour apprendre à faire du fromage. Il veut découvrir leur savoir-faire, leurs secrets, leur passion.

“Chaque visite en appelait une autre. Tu passes du temps chez une productrice de Saint-Nectaire qui te présente ensuite à un autre producteur qui fait du bleu d’Auvergne”.


Pierre ne s’arrête pas à nos 258 sortes de fromage français. Après son Tour de France, il veut en découvrir d’avantage, sillonner l’Europe et franchir la frontière: Suisse, Italie, Espagne, mais aussi Pays-Bas ou Angleterre. Il traverse l’Atlantique, découvre les fromages du Canada puis ceux des États-Unis, où il trouve la première fromagerie urbaine à San Francisco. Tout au long de son périple, Pierre voyage seul mais partage sur son blog les récits de ses rencontres atypiques. Par exemple, sa visite dans la laiterie de Bill, à Londres, qui fabrique son propre fromage sous le métro londonien. Son blog, c’est aussi des DIY (Do It Yourself) et le refuge de ses recettes et techniques de fabrication. Allez découvrir ses faisselles de chèvres bio ou ses yaourts maison.

Une fromagerie dans la capitale

De retour de son voyage initiatique, Pierre est bien décidé à débuter son projet : ouvrir sa propre fromagerie à Paris, dans le 18ème arrondissement. Pierre ne veut pas seulement que ce soit un endroit où ses fromages se vendent. Il veut faire venir du lait de vaches, chèvres et brebis bio des fermes d’Ile de France pour fabriquer son fromage sur place. Un brie, une tomme, un cheddar, des fromages doux mais aussi des plus puissants, des yaourts, des crèmes et du beurre rempliront la Laiterie de Paris. Le lieu se veut être un endroit militant, aussi.

“Ce sont les producteurs qui décident du prix de leur lait et ce prix sera affiché, parce qu’on en est fier.”

Pierre proposera des ateliers pour apprendre à fabriquer son propre fromage, des vraies journées de formation dans la fromagerie.

Fin février dernier, il a alors mis en place une campagne de financement participatif, là encore avec la même idée de partage et d’entraide. “J’ai clairement fait le choix du crowfunding pour montrer que la convivialité et l’énergie peuvent prendre le relais du système bancaire traditionnel”. Un projet de 140 000 euros, avec une première campagne de 40 000 euros qui permettra de financer le matériel de l’atelier : cuve, étuve, moules, tables, matériel d’analyse…

Il prévoit ensuite de financer les salles d’affinage, puis le magasins et un véhicule permettant d’aller chercher le lait directement chez les producteurs. Un peu plus de 27 000 euros ont déjà été récoltés. Si vous souhaitez participer, vous avez jusqu’au 20 mars, minuit. En échange d’une participation, ceux qui soutiennent le projet auront le droit à une invitation à la soirée d'inauguration, un couteau ou encore à leur propre tome de trois kilos dont ils suivront la vie, de la fabrication à l'affinage.