Allergies alimentaires infantiles : les lingettes pour bébé joueraient aussi un rôle

lingettes pour bébé
Lingettes pour bébé favoriseraient les allergies alimentaires
Par Elodie-Elsy Moreau publié le
Rédactrice en chef
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Une nouvelle étude américaine, publiée dans le Journal of Allergy and Clinical Immunology le 6 avril dernier, suggère que l’utilisation de lingettes pour bébé participe au développement des allergies alimentaires chez l’enfant.

En 2012, plusieurs marques de lingettes pour bébé avaient été pointées du doigt par le magazine 60 millions de consommateurs du fait de leur teneur en phénoxyéthanol. Si aujourd’hui, de nombreuses références n’utilisent plus ce conservateur chimique, c’est un autre composant qui fait débat. En effet, le savon qu’elles contiennent participerait au développement des allergies alimentaires.

Un cocktail de facteurs déclenchants

Si les origines des allergies alimentaires infantiles étaient jusqu’ici mal connues, cette nouvelle recherche apporte des réponses. Leur apparition serait en effet due à un mélange de facteurs environnementaux et génétiques. Les auteurs de l’étude ont relevé quatre points précis :

  • la génétique qui altère l'absorption de la peau ;
  • l'utilisation de lingettes nettoyantes pour nourrissons qui laissent du savon sur la peau ;
  • l'exposition cutanée aux allergènes présents dans la poussière ;
  • l'exposition cutanée aux aliments.

C’est en fait la combinaison de ces éléments qui augmente le risque d’allergie. "C'est une recette pour développer l'allergie alimentaire", déclare l'auteure principale de l'étude, Joan Cook-Mills, professeure d'allergie-immunologie à l'Université Northwestern, à Chicago. "C'est une avancée majeure dans notre compréhension de la façon dont l'allergie alimentaire commence tôt dans la vie," a-t-elle ajouté.

Pour dresser ce constat, les chercheurs ont exposé la peau de souriceaux à des allergènes alimentaires (beurre de cacahuète). Cela n’a eu aucun effet significatif. "J'ai ensuite pensé aux produits auxquels les bébés sont exposés", explique Cook-Mills. On retrouve "des allergènes environnementaux dans la poussière d'une maison". De plus, si le nourrisson ne consomme pas d'allergènes alimentaires, l’exposition se fait autrement. Par exemple, lorsqu’un membre de la fratrie l’embrasse "alors qu’il a encore du beurre de cacahuète sur son visage", ou encore si l’un de ses parents le prend dans les bras sans se laver les mains alors qu’il cuisinait.

  • la génétique qui altère l'absorption de la peau ;
  • l'utilisation de lingettes nettoyantes pour nourrissons qui laissent du savon sur la peau ;
  • l'exposition cutanée aux allergènes présents dans la poussière ;
  • l'exposition cutanée aux aliments.

C’est en fait la combinaison de ces éléments qui augmente le risque d’allergie. "C'est une recette pour développer l'allergie alimentaire", déclare l'auteure principale de l'étude, Joan Cook-Mills, professeure d'allergie-immunologie à l'Université Northwestern, à Chicago. "C'est une avancée majeure dans notre compréhension de la façon dont l'allergie alimentaire commence tôt dans la vie," a-t-elle ajouté.

Perturbation de la barrière cutanée

Comme l’indique Joan Cook-Mills, la couche supérieure de la peau est faite de lipides (graisses), et le savon des lingettes perturbe cette barrière cutanée. Les chercheurs soulignent que des preuves cliniques montrent que jusqu'à 35 % des enfants souffrant d'allergies alimentaires souffrent de dermatite atopique. Cela s'explique en grande partie par au moins trois mutations génétiques différentes qui réduisent la barrière cutanée. 

Des allergies qui peuvent apparaître plus tard

Les problèmes de peau liés aux mutations de la barrière cutanée peuvent apparaître longtemps après que l’allergie alimentaire se soit installée soulignent les experts. 
Aux Etats-Unis, 4 à 6 % souffrent d’allergies selon les "centres pour le contrôle et la prévention des maladies". De plus, la prévalence des allergies alimentaires signalées a augmenté de 18 % chez les enfants de moins de 18 ans entre 1997 et 2007. Des données récentes montrent également que les hospitalisations avec diagnostics d'allergies alimentaires ont augmenté chez les enfants.
En France, d’après l'Agence nationale de la sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), 3,5 % des adultes et 8 % des enfants présentent des allergies alimentaires. 

Adopter les bons gestes à la maison

"La bonne nouvelle c’est que les facteurs menant à l'allergie alimentaire peuvent être modifiés dans l'environnement familial", indique Cook-Mills. Cela passe par la réduction de l'exposition de la peau de bébé "aux allergènes alimentaires en se lavant les mains avant de le prendre", précise -t-elle.

"Limitez l'utilisation de lingettes pour nourrisson qui laissent du savon sur la peau, rincez le savon avec de l'eau comme nous le faisions il y a des années."

Eh oui, rien de mieux que la simplicité !

 

Sources : 
Science Daily 
Mechanism for initiation of food allergy: Dependence on skin barrier mutations and environmental allergen costimulation