Economie circulaire : le gouvernement propose 50 mesures vertes
Ce lundi, le gouvernement a présenté sa feuille de route pour développer l'économie circulaire. Ce système économique a pour objectif de préserver les ressources de la planète et l'environnement en encourageant notamment la réparation et le recyclage.
Respect de l’environnement, préservation des ressources, recyclage… le Premier ministre Édouard Philippe et la secrétaire d'État à la Transition écologique, Brune Poirson, en visite à Mayenne (53), dans une usine SEB, ont dévoilé, ce lundi, leur feuille de route concernant l’économie circulaire. Ce plan est le fruit de cinq mois de concertation et de réflexion entre élus, professionnels, associations de protection de l’environnement et de consommateurs, administrations de l’État, et établissements publics. Au total, 50 mesures concrètes pour engager la transition de la France vers une économie durable ont été présentées. Le but : mieux produire et mieux consommer.
La France, mauvaise élève ?
"La France a de larges marges de progrès en matière d’économie circulaire", indique le document du gouvernement. En 2014, le taux de valorisation des déchets ménagers et assimilés s’élevait à 39 %, un taux en deçà de nos voisins allemands (65 %) ou belges (50 %). Concernant le plastique, seuls 20 % des emballages sont recyclées alors que la moyenne européenne est de 30 %. L’Hexagone peut donc mieux faire. Pour autant, selon Alain Geldron, l'expert en matières premières de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), le pays "n'a pas à rougir" de sa situation actuelle concernant l'économie circulaire. La France est "très dynamique, assez novatrice, par exemple la pénalisation de l'obsolescence programmée est regardée avec beaucoup d'intérêt dans de nombreux pays", a-t-il indiqué à l'AFP.
Pour rappel, cette pénalisation a été introduite par la loi de transition énergétique de 2015. Celle-ci a également fixé une série d'objectifs en matière de tri et de recyclage comme la valorisation de 65 % des déchets en 2025.
En finir avec le tout jetable
Outre le recyclage, l’économie circulaire passe par une gestion plus réfléchie des matières premières, de l’eau, de l’énergie et lutte contre le rejet de déchets.
Selon Patrick Hervier, référent économie circulaire de France Nature Environnement, "il faut faire en sorte que l'économie circulaire ne soit pas simplement cantonnée au recyclage". C’est pourquoi, le monde associatif milite pour privilégier le réemploi et la réparation. Et leur demande semble avoir été entendue. Le gouvernement songe à développer des plateformes numériques de mise en relation des réparateurs avec les consommateurs et des mesures fiscales "pour permettre une baisse effective des prix des services de réparation".
Bouteilles consignées, produits non réparables "fichés" et lutte anti-gaspi dans le textile
Parmi les principales mesures du gouvernement, figure la mise en place d’un indice de réparabilité des produits. Le but : en finir avec l’achat de produits non réparables. L’affichage sera rendu obligatoire à partir du 1er janvier 2020. De plus, le gouvernement souhaite qu’une quantité plus importante de matières premières issues du recyclage soient incorporées aux produits. Autre changement notable à venir : l’harmonisation des couleurs des poubelles d’ici 2022 sur l’ensemble du territoire. D’ailleurs, le pictogramme Triman sera obligatoire à compter de 2021 sur les emballages de produits de consommation concernés. Le déploiement du tri à la source des biodéchets par les collectivités sera aussi facilité. Par ailleurs, un système de consigne solidaire dans les collectivités locales engagées sera expérimenté. Le but sera de collecter les bouteilles plastiques et les canettes en métal tout en soutenant une grande cause nationale.
Les ambitions du gouvernement dépassent les frontières. La France veut porter au niveau européen l’interdiction de l’usage des plastiques fragmentables, les contenants en polystyrène expansé et les microbilles de plastique. Enfin, la filière textile n’est pas en reste. D’ici 2019, les grands principes de la lutte contre le gaspillage alimentaire seront appliqués à ce secteur.
Toutes ces mesures nécessiteront bien évidemment une sensibilisation des citoyens et acteurs. A terme, l’objectif est de réduire la consommation de ressources liée à la consommation française et les émissions de gaz à effet de serre. Pour y parvenir, le gouvernement compte créer près de 300 000 emplois supplémentaires, y compris dans des métiers nouveaux.
Sources :
AFP
Ministère de la transition écologique et solidaire