Les promotions choc au supermarché bientôt finies ?
L’Assemblée nationale a voté dans la nuit de mercredi à jeudi le premier article du projet de loi Agriculture et Alimentation, instaurant de nouvelles règles visant à rééquilibrer les relations commerciales dans l’agroalimentaire et de mettre fin à la “guerre des prix”.
Braderies, liquidations ou promotions pour une pâte à tartiner ou des couches, les prix bas peuvent provoquer des ruées dans les magasins et parfois virer à l’émeute. Ces événements, tant attendus par les consommateurs, seront bientôt interdits si l’on en croit la mesure envisagée dans le projet de loi Agriculture et Alimentation.
L’article, voté par les députés de La République en Marche, du MoDem et d’une partie des Républicains, a fait l’objet de plus de 300 amendements. Véritable “révolution” selon le gouvernement, la réforme prévoit de supprimer toutes les promotions choc dans les magasins.
Rééquilibrer les relations entre producteurs, industriels et distributeurs
Avec 70 voix contre une, l’article 1 du projet de loi Agriculture et Alimentation a également été voté pour rééquilibrer les relations entre producteurs, industriels et distributeurs.
Le texte ambitionne de consolider la place et le rôle des agriculteurs dans la négociation des prix de leurs produits. En leur donnant plus de poids, la loi vise à leur offrir des garanties de revenus minimums. Ainsi, cette mesure permettrait notamment de rééquilibrer les relations entre producteurs, industriels et distributeurs. Le communiste Sébastien Jumel, défendait un amendement en ce sens : “Face aux acheteurs qui sont des loups, les producteurs sont des moutons sans défense”.
Le député LREM et rapporteur du projet, Jean-Baptiste Moreau rappelle néanmoins sur Twitter que les débats reprennent, l'étude du projet de loi étant encore loin d'être terminée.
Encadrement des promotions sur les produits alimentaires, augmentation du seuil de revente à perte. Nous continuons à voter des avancées pour qu'enfin nos agriculteurs soient payés au juste prix. #EGAlim #agriculture #alimentation #DirectAN pic.twitter.com/QuZHMWhoJf
Le député LREM et rapporteur du projet, Jean-Baptiste Moreau rappelle néanmoins sur Twitter que les débats reprennent, l'étude du projet de loi étant encore loin d'être terminée.
L’article du projet de loi établit les coûts de production comme étant la base de la construction du tarif. Les indicateurs de prix seront donc “fixés à partir des coûts de production, dans un bassin de production, par l’ensemble des acteurs de la filière, de l’amont à l’aval”, selon Stéphane Travert, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation.
L’article projette donc d’instaurer un prix de vente minimum dans la grande distribution. Exemple avec la pâte à tartiner achetée 5 euros au producteur : la loi obligera le supermarché à la vendre au moins 10 % plus cher, soit 5,50 euros.Une mesure qui ne fait pas l’unanimité
Au cours des délibérations, certains députés ont lutté, en vain, pour “muscler” un texte considéré trop “flou”, souhaitant "des indicateurs de prix incontestables" et "fiables". Cependant, le ministre et des élus de la majorité ont finalement insisté sur leur volonté de "responsabiliser les filières" et de ne pas "administrer" le secteur.
Alors que le gouvernement accuse la grande distribution de gonfler ses marges sur les produits agricoles, le PDG de Leclerc s’en défend et s’insurge contre la réforme. Il alerte sur une éventuelle hausse des prix dans les rayons que la loi pourrait engendrer. Faut-il donc mettre fin aux promotions choc pour venir en aide aux agriculteurs ? Cette mesure pourrait faire perdre deux milliards d'euros de pouvoir d'achat aux Français selon le groupe Leclerc.
Sources :
France info
Le Figaro