Lancement d'une campagne de mesure des pesticides dans l'air
Glyphosate, fipronil, chlordécone... Une campagne de mesure de quelque 80 pesticides dans l'air est lancée lundi pour un an, pour mieux évaluer à terme l'exposition de la population, ont annoncé les organismes responsables.
Cette campagne, première du genre à l'échelle nationale, "permettra de définir les modalités d'une stratégie pérenne nationale de surveillance des résidus de pesticides dans l'air ambiant", ont indiqué dans un communiqué l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), l'organisme de surveillance de la qualité de l'air ATMO France et l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris). Ce premier état des lieux permettra d'évaluer l'exposition chronique de la population mais aussi d'identifier d'éventuels lieux de surexposition. Les 50 sites choisis pour réaliser les mesures en métropole et en Outre-mer prennent d'ailleurs en compte différents type de zones d'habitation (urbaines, péri-urbaines et rurales) et de productions agricoles (grandes cultures, vignes, vergers, maraichage, élevage).
Plus de 80 substances chimiques analysées
Lors de cette campagne annoncée fin 2017, 82 substances chimiques entrant dans la composition de produits phytopharmaceutiques, biocides, médicaments vétérinaires et antiparasitaires à usage humain seront mesurés par les associations agréées de surveillance de la qualité de l'air (AASQA). Un total de quelque 1.500 échantillons seront recueillis en un an. Les substances ont été choisies notamment en fonction de leur caractère de dangerosité ou de persistance dans l'air. Ainsi, selon l'Anses, certains produits sont déjà considérés comme présents dans l'air et à surveiller à plus long terme.
Parmi eux notamment le fipronil, à l'origine l'été dernier d'une crise liée à la découverte d'œufs contaminés par l'insecticide dans plusieurs pays européens, ou encore le lindane, substance "persistante" pourtant interdite pour les usages agricoles en France depuis 1998.
Evaluer l’éventuelle présence dans l’air du glyphosate et du chlordécone
La présence dans l'air d'autres produits n'est en revanche pas aussi certaine, par exemple le controversé glyphosate. L'herbicide dont la France a promis la sortie d'ici trois ans nécessite un matériel spécifique pour son prélèvement dans l'air et seule une petite partie des AASQA pourront le mesurer, selon ATMO France, qui fédère ces organismes.
Sous surveillance également le chlordécone, insecticide cancérogène longtemps utilisé aux Antilles où certains sols restent contaminés.
Cette campagne avait été décidée après la publication en octobre d'un rapport de l'Anses soulignant la connaissance "partielle et hétérogène" des contaminations en pesticides dans l'air. Les expositions alimentaires à ces substances sont "de mieux en mieux connues", mais la contamination de l'air et ainsi les risques d'inhalation ou d'exposition par voie cutanée beaucoup moins, avait noté l'Agence.
Les AASQA sont chargées de mesurer la qualité de l'air et d'alerter en cas de pollution au dioxyde d'azote ou aux particules fines, mais les données relatives aux pesticides ont jusqu'à présent été collectées par le biais d'initiatives locales et ponctuelles.
Evaluer l’éventuelle présence dans l’air du glyphosate et du chlordécone
La présence dans l'air d'autres produits n'est en revanche pas aussi certaine, par exemple le controversé glyphosate. L'herbicide dont la France a promis la sortie d'ici trois ans nécessite un matériel spécifique pour son prélèvement dans l'air et seule une petite partie des AASQA pourront le mesurer, selon ATMO France, qui fédère ces organismes.
Sous surveillance également le chlordécone, insecticide cancérogène longtemps utilisé aux Antilles où certains sols restent contaminés.
Cette campagne avait été décidée après la publication en octobre d'un rapport de l'Anses soulignant la connaissance "partielle et hétérogène" des contaminations en pesticides dans l'air. Les expositions alimentaires à ces substances sont "de mieux en mieux connues", mais la contamination de l'air et ainsi les risques d'inhalation ou d'exposition par voie cutanée beaucoup moins, avait noté l'Agence.