Mortalité des abeilles : une aide de 3 millions d'euros pour les apiculteurs
Le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert a annoncé lundi 30 juillet une aide de 3 millions d'euros pour les apiculteurs touchés par la mortalité des abeilles, destinée au renouvellement des essaims (groupes d’abeilles).
Le ministère va "mettre en place un dispositif d'aide exceptionnel pour les apiculteurs ‘affectés’ (ndlr), qui sera effectif d'ici fin septembre, et prendra la forme d'une aide au renouvellement du cheptel apicole (aide à l'achat d'essaims). L'enveloppe consacrée à cette aide sera d'un montant de 3 millions d'euros", selon le communiqué du ministre de l'Agriculture Stéphane Travert.
Une avance à la demande
L'enquête qualitative menée par la Direction Générale de l’Alimentation (DGAL) auprès des Directions Régionales de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt (DRAAF) sur les mortalités apicoles de l'hiver 2017/2018, a en effet "mis en lumière une augmentation par rapport aux hivers précédents en Bretagne, Nouvelle-Aquitaine, Provence-Alpes-Côte-D'azur et Bourgogne-Franche-Comté principalement", selon le ministère. Les critères pris en compte pour l'attribution de l'aide sont en cours de définition, en lien avec les organisations professionnelles apicoles. Le dispositif sera articulé avec les aides déjà mises en place par les collectivités territoriales et notamment les Conseils régionaux.
Afin de répondre au besoin de trésorerie des apiculteurs touchés, une avance sera versée rapidement dès la demande effectuée. Les apiculteurs auront ensuite jusqu'à la fin du printemps 2019 pour réaliser les achats d'essaims et transmettre les factures, selon le texte.
Les apiculteurs pas convaincus
"Ils ne tiennent compte que des apiculteurs qui ont acheté des colonies" d'abeilles pour reconstituer leur cheptel, et non de ceux qui l'ont fait à partir des essaims restants, a déploré Loïc Leray, vice-président de l'Union nationale de l'apiculture française (Unaf). Les démarches pour toucher cette aide risquent d'être trop complexes, a-t-il encore critiqué. "Nous sommes très dubitatifs", a indiqué pour sa part Marie-France Roux, porte-parole de la Fédération française des apiculteurs professionnels (FFAF), faisant valoir que cette aide ne permettra pas de financer à 100 % les rachats d'essaims et que les apiculteurs devront mettre de leur poche.
Une enquête ouverte jusqu’au 15 août
En complément de l'enquête qualitative, une enquête nationale quantitative réalisée par la plate-forme nationale d'épidémiosurveillance en santé animale est en cours auprès de plus de 50.000 apiculteurs, souligne le ministère. L'objectif de cette enquête est de recueillir les informations des apiculteurs quant au niveau de mortalité durant l'hiver 2017/2018 et leurs causes possibles. L'enquête en ligne reste ouverte jusqu'au mercredi 15 août inclus.
Depuis plusieurs années, les apiculteurs français subissent des pertes moyennes de 30 % de leurs cheptels en hiver, selon l'Union nationale de l'apiculture française (Unaf). Durant l'hiver 2017/2018 "on a franchi un cap supplémentaire", avec des taux de mortalité pouvant grimper à 40 %, 50 % voire 80 %, avait indiqué en juin Gilles Lanio, président de l'Unaf.