Produits de la mer : du plastique dans nos assiettes !
Menée par un consortium d'associations de consommateurs au niveau européen notamment l'UFC-Que Choisir, une étude parue mardi 28 août a révélé la présence de particules de plastique dans les crustacés, les mollusques et le sel. Un constat à couper toute envie de plateau de fruits de mer.
Le plastique envahit les eaux du monde entier. Alors qu’un rapport paru en juin dernier dénonçait le niveau record de la concentration de microplastiques dans la mer Méditerranée, une étude du magazine Que Choisir confirme que ces miettes empoisonnent les espèces marines et menacent la chaîne alimentaire. Pour mener à bien leur enquête, les experts ont passé au crible 102 échantillons de sel, mollusques et crustacés. Résultat : deux tiers des aliments testés sont contaminés par des particules de microplastique.
Une “présence notable” de microplastiques
Dispersés dans l’environnement, les microplastiques sont de petites particules de moins de 5 millimètres. S’ils sont le plus souvent issus de la fragmentation d’objets en plastique (pailles, bouteilles…), ils peuvent également être fabriqués à des tailles microscopiques par les industriels eux-mêmes qui les incorporent dans certains de leurs produits (pneus, textiles, cosmétiques…). Bémol : ces particules, non dégradables et trop petites pour être filtrées, polluent la mer et finissent dans nos assiettes ! En effet, le verdict est sans appel : parmi les produits examinés par Que Choisir, 71 % des mollusques 66 % du sel et des crustacés sont infestés de microparticules de plastique.
Les chercheurs ont plus précisément relevé la “présence notable” de ces microplastiques dans 35 % des échantillons de crustacés et 40 % des mollusques et de sel.
Plus préoccupant, aucune différence n’est constatée entre les modes de production (pêche ou élevage) et les zones d’origine des aliments, ce qui témoigne de l’omniprésence de la pollution plastique dans les fonds marins.
Quel impact sur la santé ?
Si les effets des microplastiques sur la santé sont assez méconnus, Que Choisir s’appuie sur une poignée d’études pour alerter les consommateurs sur les dangers de ces corpuscules qui "perturbent la croissance, la reproduction et le fonctionnement hormonal", rapporte le magazine. Les microplastiques pourraient également être porteurs d’éléments toxiques (phtalates, bisphénol A ou encore retardateurs de flammes).
Plus préoccupant, aucune différence n’est constatée entre les modes de production (pêche ou élevage) et les zones d’origine des aliments, ce qui témoigne de l’omniprésence de la pollution plastique dans les fonds marins.