Trop de bébés postés devant la télé au courant de leur première année
La semaine dernière, Europe 1 relayait en exclusivité les résultats d’une enquête de l'Inserm/Ined concernant l’exposition des enfants aux écrans. Il en ressort que les tout-petits sont très tôt postés devant le poste de télévision ou la tablette, et ce, malgré les recommandations des professionnels.
En mars dernier, le gouvernement présentait le nouveau carnet de santé, avec les recommandations des pédiatres mises à jour. L’une d’entre elle portait sur l’exposition aux écrans. "Avant trois ans : évitez de mettre votre enfant dans une pièce où la télévision est allumée même s'il ne la regarde pas". Il est également conseillé, quel que soit son âge, de ne pas lui donner "de tablette ou de smartphone pour le calmer, ni pendant ses repas, ni avant son sommeil", ni de lui faire "utiliser de casque audio ou d'écouteurs pour le calmer ou l'endormir". Car les habitudes des parents sont tout autre. Une nouvelle enquête de l'Inserm/Ined, consultée par Europe 1, montre que les tout-petits sont déjà des téléspectateurs endurcis. Pour dresser ce bilan, les chercheurs ont utilisé les données fournis par l'étude ELFE suivant depuis leur naissance, et jusqu'à leurs 18 ans, plus de 18.000 enfants nés en 2011 en France.
Les enfants de la télé
Premier constat : il apparaît qu’à l'âge de deux ans, l'écran le plus utilisé est la télévision. Et deux-tiers des tout-petits la regardent quotidiennement, et parfois dès la première année. Si la majorité des enfants de deux ans sont exposés à la télévision, la durée d'utilisation reste faible : moins de 30 minutes par jour pour la moitié d'entre eux. Par ailleurs, avant trois ans, les enfants ont beaucoup moins souvent entre les mains une souris d’ordinateur ou une tablette. Toutefois, 20 % les utilisent au moins une fois par semaine. D’après les résultats, cette habitude est surtout observée au sein des familles nombreuses. "Les enfants qui ont au moins deux frères ou sœurs ont tendance à jouer moins aux jeux vidéo, mais à utiliser plus souvent des smartphones", souligne Jonathan Bernard, chercheur à l'Inserm
Ne pas culpabiliser les parents
"Ce que l'on observe pour l'instant, c'est que ce temps passé devant la télé se fait au détriment d'autres activités et de temps de socialisation importants" essentiels à l'enfant, a ajouté sur France Info Jonathan Bernard. "Il ne s'agit pas de prôner la tolérance zéro et de culpabiliser les parents", mais surtout de les alerter sur les potentiels dangers d’une exposition précoce aux écrans. De nombreux professionnels estiment qu’elle impacte le développement des petits. Pour certains, les troubles pourraient même s’apparenter à des troubles du spectre autistique.
Ne pas culpabiliser les parents
"Ce que l'on observe pour l'instant, c'est que ce temps passé devant la télé se fait au détriment d'autres activités et de temps de socialisation importants" essentiels à l'enfant, a ajouté sur France Info Jonathan Bernard. "Il ne s'agit pas de prôner la tolérance zéro et de culpabiliser les parents", mais surtout de les alerter sur les potentiels dangers d’une exposition précoce aux écrans. De nombreux professionnels estiment qu’elle impacte le développement des petits. Pour certains, les troubles pourraient même s’apparenter à des troubles du spectre autistique.