44 plaintes déposées par les anti-glyphosate en Ariège
Quarante-quatre plaintes pour "mise en danger de la vie d'autrui" ont été déposées lundi au tribunal de Foix dans le cadre d'une vaste campagne anti-glyphosate, au vu d'analyses d'urines contaminées par l'herbicide le plus commun, a constaté un correspondant de l'AFP.
La fronde contre le glyphosate monde en Ariège. L'objectif est de "parvenir à une interdiction immédiate de ce produit, quitte à gérer une transition avec des moyens financiers pour que les agriculteurs puissent passer à autre chose", explique Dominique Masset, un des acteurs du mouvement contre le glyphosate. Il a lui-même déposé une plainte au printemps. Au total, 44 plaintes pour "mise en danger de la vie d'autrui" ont été déposées lundi au tribunal de Foix.
"C'est le début d'une série qui va concerner toute la France. Nous avons des demandes tous les jours pour agrandir le cercle à travers tout le pays", a assuré le porte-parole, entouré de militants anti-glyphosate sur le parvis du palais de justice. Certains arborent un T-shirt blanc portant un chiffre, "celui de mon taux de glyphosate dans les urines", explique une militante qui s'apprête à déposer sa plainte. Une autre porte une pancarte "Empoisonnée au glyphosate 28 fois le taux max. Et nos enfants ?"
Une enquête ouverte
Sans surprise, les plaintes devraient être transmises au pôle santé publique du tribunal de Paris, comme les 7 précédentes l'ont été, "et on nous a indiqué que l'instruction devrait débuter prochainement", relève l'avocat des plaignants Me Guillaume Tumerelle. A Paris, une source judiciaire a confirmé que le pôle de santé publique avait soumis ces plaintes, pour analyse, à des assistants spécialisés. Une enquête a été ouverte mais tant que c'est soumis à analyse, il n'y a pas encore de saisine de service de police.
Le pôle santé publique du parquet de Paris a par ailleurs écrit aux plaignants pour demander des précisions.
De plus en plus de volontaires
Les militant ariégeois commencent à faire des émules dans d'autres régions. Michel Coudé est le relais en Bretagne au sein du collectif des "Pisseurs et pisseuses involontaires de Glyphosate" dans cette région. "On n'est pas loin des 350 volontaires, je suis persuadé que l'on atteindra les 400 à la Toussaint", a expliqué à l'AFP M. Coudé. Les prélèvements se multiplient en Bretagne et parfois ce sont 30 personnes qui s'inscrivent dans la même journée pour se porter volontaire sur une liste qui tourne sur internet, explique-t-il. Michel Coudé a lui-même fait des tests d'urine: "Moi j'ai onze fois la norme, mais il ne faut pas axer que sur le taux. Ca agit dès le plus petite dose… ce sont des perturbateurs endocriniens, on n'est qu'à la veille de quelque chose de grave et ça agit sur des générations. Notre capital génétique est atteint. C'est criminel, ce n'est pas accidentel tout ça".
Une enquête ouverte
Sans surprise, les plaintes devraient être transmises au pôle santé publique du tribunal de Paris, comme les 7 précédentes l'ont été, "et on nous a indiqué que l'instruction devrait débuter prochainement", relève l'avocat des plaignants Me Guillaume Tumerelle. A Paris, une source judiciaire a confirmé que le pôle de santé publique avait soumis ces plaintes, pour analyse, à des assistants spécialisés. Une enquête a été ouverte mais tant que c'est soumis à analyse, il n'y a pas encore de saisine de service de police.
Le pôle santé publique du parquet de Paris a par ailleurs écrit aux plaignants pour demander des précisions.
L'avocat des plaignants ariégeois sera pour sa part de nouveau à l'œuvre le 20 novembre, cette fois devant la Cour de justice de l'Union Européenne, pour plaider sur les quatre questions préjudicielles posées devant la justice de Foix en août 2017.