Préserver l'environnement : entre problèmes et solutions
C’est un système à double tranchant. Dans un monde conjuguant changement climatique, déclin des espèces, raréfaction de l'eau, ozone en péril et pollutions diverses, les solutions apportées d'un côté peuvent devenir des problèmes ailleurs. C’est ce que montre une nouvelle étude parue le 14 janvier dernier.
Cette étude met l'accent sur quelques exemples de vraies-fausses solutions écologiques.
Eau douce contre pollution
Une étude publiée le 14 janvier par l’Université des Nations Unies montre pour la première fois que les 16 000 usines de désalinisation installées dans le monde produisent plus de rejets toxiques que d'eau.
En moyenne, pour chaque litre d'eau douce générée, 1,5 L de saumure (boue saline) est rejetée, généralement dans l'océan, ou encore dans des lacs. Si elle est trop salée, elle peut avoir des impacts sur les organismes vivant au fond de l'eau et donc impacter tout l'écosystème marin.
Ozone contre climat
En 1987, le protocole de Montréal bannit certains types d'aérosols industriels à l'origine du trou dans la couche d'ozone, qui nous protège des rayons ultraviolets du soleil.
Pour remplacer ces substances, utilisées notamment pour la réfrigération, de nouveaux gaz sont mis sur le marché, les hydrofluorocarbures (HFC). Jusqu'à ce qu'on s'aperçoive, une vingtaine d'années plus tard, qu'il s'agit de gaz à effet de serre, très nocifs pour le climat cette fois, car bien plus puissants que le CO2 ou le méthane.
La communauté internationale s'est accordée en 2016 pour sortir progressivement des HFC.
Énergie verte contre extraction
Éolien, solaire... les technologies vertes fournissent une énergie décarbonée, renouvelable, favorable au climat. Mais les équipements nécessitent des petits métaux critiques, dont l'extraction requiert toujours plus d'énergie et n'est pas toujours vertueuse sur le plan environnemental.
Ozone contre climat
En 1987, le protocole de Montréal bannit certains types d'aérosols industriels à l'origine du trou dans la couche d'ozone, qui nous protège des rayons ultraviolets du soleil.
Pour remplacer ces substances, utilisées notamment pour la réfrigération, de nouveaux gaz sont mis sur le marché, les hydrofluorocarbures (HFC). Jusqu'à ce qu'on s'aperçoive, une vingtaine d'années plus tard, qu'il s'agit de gaz à effet de serre, très nocifs pour le climat cette fois, car bien plus puissants que le CO2 ou le méthane.
La communauté internationale s'est accordée en 2016 pour sortir progressivement des HFC.
"Nous voulons faire des sauts technologiques sans saut de conscience", affirme Guillaume Pitron, reporter.
Il suggère de se tourner vers le recyclage, des métaux moins énergivores et une économie de la matière.
Biocarburants contre forêts
La montée des prix du pétrole dans les années 1970 puis le péril climatique, ont encouragé la production de biocarburants, produits en partie avec du maïs ou de l'huile de palme.
Une bonne idée : les moindres quantités de CO2 ainsi émises seraient même absorbées par la croissance de ces plantes. Sauf que l'énergie nécessaire à la transformation et au transport des carburants est venue miner l'objectif. Bientôt les producteurs ont aussi commencé à faire reculer les forêts tropicales (pourtant plus efficaces que tout pour absorber le CO2), pour produire plantes et oléo-protéagineux entrant dans la composition de ces combustibles.
Éoliennes contre biodiversité
Quelque 350.000 éoliennes fournissent aujourd'hui plus de 500 gigawatts d'énergie propre, soit 4% de la demande électrique mondiale. Mais les grandes hélices tuent aussi : jusqu'à 328.000 oiseaux, notamment les nocturnes, les percutent chaque année aux États-Unis par exemple.
Les turbines perturbent les écosystèmes. Selon une étude sur la chaîne de montagnes des Ghats occidentaux (Inde), les oiseaux prédateurs sont quatre fois moins nombreux du fait des champs d'éoliennes. Leur disparition a eu des effets en cascade, altérant densité et comportement des autres animaux.