Comment la colonisation du continent américain a favorisé le dérèglement climatique
Rien ne pouvait prédire que l’arrivée des colons aux Amériques, au XVe siècle, allait entraîner l’un des premiers dérèglements climatiques sur Terre. Et pourtant, c’est ce qu’on découvert des chercheurs britanniques. Le massacre de près de 90 % des populations amérindiennes a favorisé l’apparition de ce que les scientifiques appellent le “Petit âge glaciaire”.
C’est une étude publiée par quatre chercheurs britanniques de l'University College de Londres, qui révèle une nouvelle fois les désastres causés par la colonisation. On pourrait pourtant penser que phénomène colonial et dérèglement climatique n’ont pas grand chose à voir. Mais les résultats de cette étude attestent le contraire. La colonisation du continent américain dès 1492 et le massacre des populations autochtones a profondément modifié le fonctionnement des écosystèmes. Cette modification a également entraîné un dérèglement climatique.
“Le Petit Âge de Glace”
“La destruction des peuples autochtones en Amérique a conduit à l'abandon de suffisamment de terres défrichées pour que l'absorption de carbone terrestre résultante ait un impact détectable à la fois sur le CO₂ atmosphérique et la température de l'air à la surface de la planète", indique un article publié dans la revue scientifique Quaternary Sciences Reviews.
En d’autres termes, les terres agricoles autrefois cultivées par les amérindiens ont été abandonnées durant cette période, laissant ainsi la nature reprendre ses droits. Cela a entraîné une soudaine baisse de dioxyde de carbone dans l'atmosphère, soit l’équivalent de deux ans de rejets de CO2 à l’ère industrielle moderne. Ce bouleversement a favorisé le refroidissement de la planète et le début de ce que les scientifiques appellent le “petit âge de glace”.
Après de nombreuses recherches, le groupe de chercheurs de l’University College de Londres estiment qu’à l’aube du XVe siècle, près de 60 millions de personnes vivaient sur le continent américain. En l’espace de 100 ans, ce nombre aurait été réduit à 5 ou 6 millions de personnes. En cause, les maladies introduites par les colons (varioles, rougeole, etc), la guerre, l’esclavage et l'effondrement de la société amérindienne. Les chercheurs estiment que cela représente près de 56 millions d’hectares de terres arables abandonnés, soit approximativement la surface de la France.
En d’autres termes, les terres agricoles autrefois cultivées par les amérindiens ont été abandonnées durant cette période, laissant ainsi la nature reprendre ses droits. Cela a entraîné une soudaine baisse de dioxyde de carbone dans l'atmosphère, soit l’équivalent de deux ans de rejets de CO2 à l’ère industrielle moderne. Ce bouleversement a favorisé le refroidissement de la planète et le début de ce que les scientifiques appellent le “petit âge de glace”.
Pour Chris Brierley, co-auteur de cette étude, il faut tirer des leçons de ce constat pour comprendre ce que nous vivons aujourd’hui. Ce bouleversement illustre bien les défis auxquels nous sommes amenés à faire face avec le réchauffement climatique actuel. Les raisons sont toutes autres et le phénomène est à l’opposé de ce que nous vivons. Mais cela confirme que l'activité humaine est à l’origine depuis quelques centaines d’années du dérèglement climatique.