Nouvelle version de la taxe carbone : "très mauvaise idée" pour Royal
L'ex-ministre de l'Environnement Ségolène Royal a rejeté jeudi sur RTL une nouvelle version de la taxe carbone telle que proposée par le Conseil d'analyse économique (CAE), qui prévoit notamment une redistribution intégrale pour les plus modestes.
L'ex-ministre de l'Environnement Ségolène Royal a rejeté jeudi sur RTL une nouvelle version de la taxe carbone telle que proposée par le Conseil d'analyse économique (CAE), qui prévoit notamment une redistribution intégrale pour les plus modestes.
Vers un désintérêt pour l’écologie
"C'est une très mauvaise idée. Je pense que l'écologie ne doit pas être synonyme d'impôts supplémentaires, sinon les citoyens vont se détourner de l'écologie", a tranché l'ambassadrice pour les pôles Arctique et Antarctique.
Les économistes du CAE, autorité placée sous la houlette du Premier ministre, ont estimé mercredi qu'il convenait de "poursuivre la hausse de la contribution climat-énergie (CCE)", c'est-à-dire la taxe carbone, tout en "élargissant l'assiette de la taxe pour que les ménages ne soient pas les seuls à faire des efforts". Ils proposent en outre de "redistribuer l'intégralité des nouvelles recettes de la taxe carbone supportée par les ménages avec des transferts décroissants avec les revenus et prenant en compte les disparités géographiques".
Une “hystérie fiscale”
"Il faut arrêter cette hystérie fiscale", a jugé Ségolène Royal." Pour lutter contre le réchauffement climatique il faut utiliser moins de pétrole, donc si vous taxez les gens qui n'ont pas les moyens de s'acheter des voitures propres (à hydrogène, au biocarburant…), vous les prenez une nouvelle fois en otages". "En quoi cette taxation ferait reculer l'utilisation du pétrole ? Des beaux esprits qui ne sont pas au contact du terrain nous inventent une nouvelle fois des tours de passe-passe fiscaux et on sait très bien que ça ne marche jamais de prendre aux uns pour donner aux autres car entre les deux on ne sait pas où passe l'argent. Ceux qui ressortent ce genre de propositions n'ont rien compris à la question du réchauffement climatique", a-t-elle encore dit.
La hausse de la taxe carbone, prévue dès 2014, avait été suspendue puis annulée pour 2019 sous la pression du mouvement des "gilets jaunes", mais le gouvernement est resté flou pour 2020 et au-delà, renvoyant au grand débat.
Photo : © JUAN MABROMATA - AFP/Archives