Transition énergétique : la Suisse, la Colombie et la Suède meilleurs élèves
La Suisse, la Colombie et la Suède ont décroché les trois premières places pour leurs avancements en matière de transition énergétique en 2017, selon une étude d'Edmond de Rothschild publiée mercredi.
La Suisse, la Colombie et la Suède ont décroché les trois premières places pour leurs avancements en matière de transition énergétique en 2017, selon une étude d'Edmond de Rothschild publiée mercredi. A l'autre extrémité du tableau, qui compte 60 pays au total, le Qatar occupe la dernière marche, précédé par Singapour et les Émirats arabes unis. La France arrive en 7e position, l'Allemagne en 28e, la Chine 41e et les États-Unis en 48e position.
Une réduction des émissions d’énergie
Cette étude a analysé les données de ces pays depuis 1980 en prenant en compte quatre facteurs principaux: la consommation d'énergie par personne, les émissions de CO2 par personne, la part de la consommation d’énergies fossiles dans la consommation d'énergie totale (mix énergétique) et l'efficience énergétique, soit le PIB généré par unité d'énergie utilisée.
Au-delà du classement par pays, elle met "surtout en lumière le fait que l'augmentation de la consommation d'énergie mondiale, excède pour le moment les progrès en matière de décarbonisation", explique à l'AFP l'auteure, Lisa Turk, économiste spécialisée sur les États-Unis et l'environnement chez Edmond Rothschild. "La manière la plus simple aujourd'hui serait de réduire notre consommation d'énergie, or ce n'est pas ce qui se profile" puisque l'Agence internationale de l'énergie (AIE) prévoit une hausse du besoin en énergie de 25% d'ici à 2040, poursuit-elle.
L'efficience énergétique
Selon elle, "les deux moyens principaux seront alors une amélioration de l'efficience énergétique, ce qui passe par exemple par l'électrification des transports et la rénovation énergétique, et une amélioration du mix énergétique". "Ces 30 dernières années, l'efficience énergétique a bien progressé, la Chine a notamment fait un bond de 167%" et l'Union européenne, qui est par ailleurs la seule zone "à avoir réduit sa consommation énergétique" a aussi fait beaucoup d'efforts, note la spécialiste.
En revanche, "la situation en matière de mix énergétique est plutôt décevante", ajoute-t-elle, en soulignant qu'en 2017, pour la première fois en trois ans, la consommation de charbon a augmenté, principalement du fait de l'accélération de la croissance. Dans le détail, si les trois premiers pays du classement "bénéficient de ressources naturelles favorables aux énergies renouvelables (hydroélectricité, éolien...), les réglementations mises en place par les pouvoirs publics ont également eu un rôle important", selon l'étude.
Les autorités ne se sont pas contentées de "taxer les énergies fossiles et les émissions de CO2". Elles ont notamment mis en place une fiscalité favorable aux énergies renouvelables, des mesures de soutien aux entreprises ou de vastes programmes de recherche.
Les pays du Golfe, mauvais élèves
Le Qatar a pour sa part "une consommation d'énergie par personne 100 fois plus importante que le Bangladesh, qui est le pays avec la plus faible consommation d'énergie primaire par personne" du panel, selon le document.
Les Américains "ont consommé trois fois plus d'énergie par personne que les Chinois en 2017", les plus grands consommateurs d'énergie par personne étant l'Arabie Saoudite, le Koweït, le Qatar et les Emirats Arabes Unis. La France arrive assez haut dans le classement "avant tout grâce à son mix énergétique, avec 52% d'énergie fossile contre 85% dans le monde", observe Mme. Turk. "C'est bien sûr en raison du nucléaire qui représente 38% de la consommation d'energie primaire en 2017" détaille-t-elle.