Ryanair : des billets à bas prix qui coûtent cher à la planète
Un rapport d’une ONG belge épingle les 10 plus gros émetteurs de gaz à effet de serre. Pour la première fois, une compagnie aérienne est incriminée au milieu des neuf centrales à charbon citées, un événement inédit mais pas surprenant dans ce secteur d’activité.
Vous êtes plutôt voyages écolo ? Oubliez Ryanair ! Selon le rapport de l’ONG Transport & Environnement, la compagnie aérienne figure parmi les 10 plus gros émetteurs de gaz à effet de serre d’Europe. Avec l’équivalent de 9,9 millions de tonnes de CO2 émis en 2018, Ryanair a augmenté son émission de gaz de 6,9 % en un an et de 49 % en cinq ans, la plaçant ainsi à la dixième place des entreprises qui polluent le plus notre atmosphère. En tête du classement, des centrales à charbon polonaises et allemandes.
Ryanair : “le nouveau charbon”
"Lorsqu'il est question de climat, Ryanair est le nouveau charbon", s’insurge Andrew Murphy, responsable de l'aviation au sein de l'ONG belge. "Cette tendance ne se poursuivra que lorsque l'Europe réalisera que ce secteur sous-réglementé doit être mis en conformité, à commencer par une taxe sur le kérosène et la mise en place de mandats obligeant les compagnies aériennes à passer au carburéacteur à zéro émission."
Selon l’association belge, les émissions de carbone des transports aériens ont augmenté de 26,3 % ces cinq dernières années, les rendant responsables de 3 % des émissions de gaz à effet de serre en Europe, un taux qui pourrait être multiplié par huit d’ici 2050.
Payer pour polluer
Si les compagnies européennes paient pour avoir le droit de polluer (800 millions d'euros par an), une taxe carburant ainsi qu’une TVA sur le kérosène leur coûteraient bien plus cher. L’ONG Transport & Environnement explique que ces compagnies, en proposant des tarifs de moins en moins élevés, attirent de plus en plus de clients et s’équipent donc de nouveaux appareils. C’est le cas de Ryanair, qui a transporté plus de 10 millions de passagers en 2018, dont chacun "a émis" 71 kg de CO2 en moyenne. D’autres compagnies aériennes, qui ne figurent pourtant pas sur le classement de l’ONG Transport & Environnement, contribuent également à polluer l’atmosphère. Parmi elles, EasyJet qui a augmenté de 11 % ses émissions de gaz à effet de serre au cours de l’année 2018, suivie de près par Lufthansa, Norwegian et British Airways.
Selon l’association belge, les émissions de carbone des transports aériens ont augmenté de 26,3 % ces cinq dernières années, les rendant responsables de 3 % des émissions de gaz à effet de serre en Europe, un taux qui pourrait être multiplié par huit d’ici 2050.