Ce milliardaire, ex-maire de New York, investit 500 millions de dollars pour le climat

Bloomberg investit pour le climat
Ce milliardaire, ex-maire de New York, investit 500 millions de dollars pour le climat
Par AFP /Relaxnews publié le
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Décidé à déjouer le climato-scepticisme de l'administration Trump, l'ex-maire de New York et milliardaire Michael Bloomberg a annoncé vendredi qu'il allait dépenser 500 millions de dollars pour obliger la classe politique américaine à accélérer la transition vers les énergies propres.

Face au réchauffement, "le problème est avant tout politique" et non technologique a déclaré le milliardaire de 77 ans, très engagé dans la bataille contre le réchauffement et envoyé spécial de l'ONU pour le climat, devant les jeunes diplômés du prestigieux Massachussets Institute of Technology (MIT).

"Nous allons nous impliquer à fond dans les élections à venir" "et nous allons battre dans les urnes ceux qui essaient de bloquer les initiatives" pour les énergies propres, a averti celui qui a renoncé en mars à se lancer dans la course pour la présidentielle 2020.

"Notre message (...) sera simple : confrontez la réalité du changement climatique ou préparez-vous à en subir les conséquences le jour de l'élection", a-t-il assené. S'il a salué le "sain débat" qui a commencé entre les candidats démocrates à la présidentielle 2020 sur les meilleures propositions à adopter sur le climat, il a jugé "hypocrites" les propositions de candidats qui fixent des objectifs pour 2050, "quand ils seront partis depuis longtemps".

Mais même pour les propositions sincères, "il n'y a pratiquement aucune chance que ces politiques soient adoptées avant 2021", a-t-il déploré.

M. Bloomberg a moqué l'attitude de l'administration Trump, "seul gouvernement au monde à s'être retiré de l'accord de Paris". Et comparé son déni quant au rôle des activités humaines dans le changement climatique à "ceux qui affirment que la mission sur la Lune était une invention".

En finir avec les centrales au charbon ou au gaz

Concrètement, M. Bloomberg entend utiliser les 500 millions de dollars pour arriver d'abord à faire fermer toutes les centrales au charbon encore en service aux Etats-Unis d'ici 2030, à la fois en soutenant les candidats prêts à agir en ce sens mais aussi en étant présent sur les fronts juridiques ou du lobbying.

"On a déjà fait la moitié, on a fermé 289 centrales au charbon depuis 2011, y compris 51 depuis la présidentielle 2016 malgré les fanfaronnades de la Maison Blanche", a déclaré M. Bloomberg. Donald Trump avait fait campagne en 2016 en brandissant la promesse de soutenir le charbon américain, promettant de relancer un secteur du "charbon propre et beau". Quelque 241 centrales sont encore en service aujourd'hui.

Plus ambitieux, M. Bloomberg, qui dirigea 12 ans durant la capitale financière américaine, a annoncé qu'il allait se battre pour empêcher le remplacement du charbon par des centrales au gaz.

"Nous allons bloquer la construction de centrales au gaz, car d'ici à ce qu'elles soient construites elles seront déjà dépassées", a-t-il déclaré, une proposition qui n'est aujourd'hui porté par aucun candidat démocrate.

Le gaz naturel produit aujourd'hui 36 % de l'énergie générée dans les centrales américaines, contre 24 % pour le charbon et 19 % pour le nucléaire, selon des chiffres de l'agence fédérale US Energie Information Administration, qui prévoit une augmentation de la part du gaz, relativement bon marché, dans les années à venir.

Depuis son départ de la mairie de New York fin 2013, Michael Bloomberg - devenu riche grâce à son agence d'informations financières, avec une fortune estimée à 55,6 milliards de dollars par le magazine Forbes - a fait de la lutte pour le climat une de ses priorités, aux côtés du durcissement des législations sur les armes à feu et de la santé.

Sa fondation Bloomberg Philanthropies a présenté ce nouveau plan d'investissement de 500 millions de dollars comme son programme "le plus important" à ce jour.

Il vient cependant s'ajouter à de nombreuses initiatives pour le climat lancées depuis 2014 par l'ex-maire, essentiellement au niveau des villes et des Etats, qui représentaient un premier investissement global de 500 millions de dollars.

 

Photo : © Ludovic MARIN - AFP/Archives