Substances toxiques dans les couches et "opacité" de l'Etat : des parents saisissent la justice

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"Opacité" de l’Etat sur les substances toxiques dans les couches : des parents saisissent la justice
Par Elodie-Elsy Moreau publié le
Rédactrice en chef
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C’est une première. Ce mardi, une association et trois parents ont déposé une requête en référé au Conseil d’État suite au constat de l’Anses sur les substances toxiques retrouvées dans les couches. Ils souhaitent forcer les pouvoirs publics à révéler les marques concernées.

En janvier dernier, l’Anses publiait un rapport critique dénonçant la présence de substances toxiques dans les couches pour bébés. Suite à cette révélation inquiétante, plusieurs parents ont voulu en savoir plus, notamment sur les marques incriminées. Mais leur requête est restée vaine. Face au mutisme des pouvoirs publics, trois parents et l’association des victimes du lait Lactalis, devenue "l’Association pour la santé des enfants" (APS), s’unissent contre l’Etat. L’objectif : forcer les pouvoirs publics à donner le nom des marques de couches potentiellement toxiques.

Retirer les couches dangereuses du marché 

"Les ministères de l’Économie, de la Santé et de la Transition écologique n’ont pas répondu à notre lettre envoyée il y a deux mois, ce qui équivaut à un refus", explique Quentin Guillemain, l’un des parents plaignants. "On porte donc l’affaire en justice pour demander la liste des marques mais également le retrait des couches dangereuses ainsi qu’une meilleure information auprès des parents. Il y a une urgence sanitaire", dénonce-t-il.  

"Des éléments scientifiques montrent que l’on dépasse toutes les normes, on trouve aussi des métaux lourds interdits depuis dix ans en Europe ! Et on ne nous dit pas quelles couches sont concernées alors que nos enfants en portent, en moyenne, 6 à 8 par jour ! C’est une vaste blague", fustige le porte-parole de l’APS. Sur les 23 couches analysées, parmi les plus utilisées, des produits cancérigènes comme des dioxines, des pesticides dont le fameux glyphosate, et des perturbateurs endocriniens susceptibles de "migrer dans l’urine et entrer en contact prolongé avec la peau des bébés" avaient été décelés.

Si certaines de ces substances chimiques sont ajoutées volontairement par les industriels, notamment les parfums, d’autres sont issues des processus de fabrication, ou liées à la contamination des matières premières.

"Des éléments scientifiques montrent que l’on dépasse toutes les normes, on trouve aussi des métaux lourds interdits depuis dix ans en Europe ! Et on ne nous dit pas quelles couches sont concernées alors que nos enfants en portent, en moyenne, 6 à 8 par jour ! C’est une vaste blague", fustige le porte-parole de l’APS. Sur les 23 couches analysées, parmi les plus utilisées, des produits cancérigènes comme des dioxines, des pesticides dont le fameux glyphosate, et des perturbateurs endocriniens susceptibles de "migrer dans l’urine et entrer en contact prolongé avec la peau des bébés" avaient été décelés.

Du côté des consommateurs, sur son site, le ministère de la Santé conseille aux parents d’acheter des couches sans parfum. Problème : "La composition ne figure nulle part sur l’emballage !" s’offusque Quentin Guillemain. En février dernier pourtant, un mois après les révélations de l’Anses, Group'hygiène, le syndicat professionnel des fabricants de couches pour bébés, a déclaré que les marques s’engageaient "à indiquer les composants sur leurs emballages".

"Aujourd’hui, il n’existe aucune réglementation sur les couches. On peut faire tout et n’importe quoi", déplorent les plaignants. Leur avocate, Corinne Lepage, ancienne ministre de l’Environnement, regrette "l’opacité" de l’Etat. "Aujourd’hui, les parents ne sont pas sûrs des produits qu’ils achètent. Ce n’est pas normal ", ajoute-elle.

Ce nouveau rebondissement dans le scandale des couches pour bébés pourrait bien inciter les marques à revoir rapidement leur processus de fabrication et à faire preuve d’une meilleure transparence s’ils ne veulent pas perdre totalement la confiance des jeunes parents...

Source(s):
  • Le Parisien
  • AFP