Vaches à hublot, poulets difformes... L214 dénonce les conditions de traitement des animaux dans un centre de recherche

Vaches à hublot, poulets difformes... L214 dénonce les conditions de traitement des animaux dans un centre de recherche
Vaches à hublot, poulets difformes... L214 dénonce les conditions de traitement des animaux dans un centre de recherche
Par Cécilia Ouibrahim publié le
Journaliste
3710 lectures

Poulets difformes, vaches à hublot, lapins enfermés dans des cages étroites... L214 révèle ce jeudi une nouvelle vidéo choc qui montre les conditions de traitement effroyables des animaux dans un laboratoire de recherche.

L'association de défense des animaux a publié, jeudi 20 juin, des images glaçantes de poulets difformes ou encore de vaches à l’abdomen perforé (disponible sur ce lien - âmes sensibles s’abstenir). La vidéo, tournée en caméra cachée dans la ferme expérimentale de Sourches, dans la Sarthe, révèle des conditions de vie insoutenables et sordides des bêtes traitées comme de simples cobayes. Réalisée entre février et mai dernier, l’enquête épingle l'utilisation de "hublots" implantés dans le flanc des vaches pour permettre un accès direct à leur estomac. A l’heure où les esprits s'éveillent contre la maltraitance animale, l’animateur de télévision Nagui, végétarien depuis des années, s’associe à L214 pour dénoncer ces pratiques. 

Des pratiques “barbares”...

Le centre de recherche appartient à l’entreprise Sanders, filiale du groupe Avril et leader français de la nutrition animale. Selon le rapport de L214, un cochon sur huit, un lapin sur quatre et 25 % des oeufs produits par Avril finissent dans l’assiette des Français. Le laboratoire incriminé n’est pas un abattoir mais abrite les tests des produits commercialisés par le groupe agro-industriel. Nagui et l’association de protection animale lèvent donc l’omerta sur l’abjecte réalité des pratiques de ce centre expérimental de recherches sur la nutrition des animaux d’élevage. L’institut pointé du doigt et toute l’industrie de l'élevage intensif considèrent les animaux comme des "machines à produire, une simple matière première à notre disposition", déplore l’animateur. 

Si la vidéo alerte sur les expérimentations menées sur des cochons et lapins, des images invraisemblables de vaches à hublot, à l’estomac perforé, agitent la toile. On y voit des employés y introduire leur bras pour effectuer leurs prélèvements. 
"Ces pratiques barbares" sont destinées à l’élaboration de nouvelles formules alimentaires pour augmenter la production et la rentabilité du secteur agroalimentaire, "quelles qu’en soient les conséquences" sur la santé des bêtes, s’insurge L214 dans un communiqué. "En période d'expérimentation, on peut ouvrir et refermer leur hublot 6 fois en l'espace de 48 heures pour y faire des prélèvements. Sans compter la pose même du hublot, une opération invasive qui génère des douleurs postopératoires et nécessite une prise de médicaments durant plusieurs jours - des antibiotiques durant deux semaines selon un opérateur du centre", pointe l’association.

Alors que les vaches produisent quatre fois plus de lait qu'en 1950, les poulets grossissent quatre fois plus rapidement qu'à l’époque. "Les conséquences de cette sur-productivité sont connues et nous les montrons régulièrement dans nos enquêtes : boiteries, déficiences pulmonaires ou cardiaques, troubles digestifs ou encore inflammations de la peau, épuisement de l’organisme, etc", souligne l’ONG. 
Dans les colonnes du journal Le Parisien, le porte-parole du groupe Avril précise que cette pratique "s'accompagne d'un suivi vétérinaire rigoureux et est considéré comme indolore pour l'animal" et souligne que la ferme de Sourches ne compte que six vaches "fistulées". Selon l'industriel, cela a déjà permis "de réduire l'usage d'antibiotiques en élevage et de réduire les émissions de nitrates et de méthane (gaz à effet de serre) liées à l'élevage." 

Si la vidéo alerte sur les expérimentations menées sur des cochons et lapins, des images invraisemblables de vaches à hublot, à l’estomac perforé, agitent la toile. On y voit des employés y introduire leur bras pour effectuer leurs prélèvements. 
"Ces pratiques barbares" sont destinées à l’élaboration de nouvelles formules alimentaires pour augmenter la production et la rentabilité du secteur agroalimentaire, "quelles qu’en soient les conséquences" sur la santé des bêtes, s’insurge L214 dans un communiqué. "En période d'expérimentation, on peut ouvrir et refermer leur hublot 6 fois en l'espace de 48 heures pour y faire des prélèvements. Sans compter la pose même du hublot, une opération invasive qui génère des douleurs postopératoires et nécessite une prise de médicaments durant plusieurs jours - des antibiotiques durant deux semaines selon un opérateur du centre", pointe l’association.

Utilisée en Allemagne, au Canada, en France, aux Pays-Bas et en Suisse, cette technique vise à servir la recherche afin d’améliorer la qualité de vie des vaches dans les étables, prétendent les laboratoires. L’INRA a également eu recours aux vaches à hublot en 2013. D’autres organismes français de recherche tels que l'Unité de recherche sur les herbivores de Theix, la ferme de la Bouzule et propriété de l'ENSAIA sur la commune de Laneuvelotte près de Nancy, utilisent cette méthode décriée. 
Les scientifiques estiment que ce dispositif est indolore mais il peut provoquer un risque d’infection pour l’animal. De plus, comment peut-on prétendre étudier l’alimentation des vaches quand ces mêmes bêtes vivent sans paille, dans l’humidité et baignent dans leurs propres déjections ? 

Jugeant cette pratique inadmissible, L214 se mobilise pour faire cesser le recours à la fistulation et exige "l'interdiction immédiate et totale de ces expérimentations". Une pétition a été mise en ligne pour dire "STOP aux vaches à hublot".