Les abeilles produisent plus de miel quand elles butinent bio
Selon une étude française publiée ce mercredi, l’agriculture biologique offre de meilleures conditions aux abeilles, qui produisent plus de miel.
Une étude conjointe menée par le CNRS, l’Inra, et l’université de La Rochelle, suggère que les abeilles butinent davantage dans les champs bio. Parue mercredi 26 juin dans le Journal of Applied Ecology, le rapport établit que l’agriculture sans pesticides apporte aux abeilles une alimentation diversifiée et surtout régulière, permettant d'atténuer le déclin de ces pollinisateurs. "Il faut remettre de la diversité dans le paysage !", déclarent les chercheurs. "Nous devons changer de système de production agricole. On peut très bien vivre autrement", explique à l'AFP Jean-François Odoux, chercheur à l'Inra et coauteur de l'étude.
Deux fois plus de miel
Au terme de six ans d’analyse et de données collectées, les scientifiques concluent que les abeilles sont "plus sensibles à la présence de l’agriculture biologique", surtout à la fin du printemps. Le colza fleurit en avril ou en mai, le tournesol bien plus tard, en juillet/août. Entre les deux, les régions d'agricultures intensives manquent cruellement de fleurs et donc de pollens et de nectar indispensables aux abeilles. Le spécialiste explique que "plus la disette est forte plus on aura de mortalité à la sortie de l'hiver suivant". Une mortalité élevée qui, selon l'étude, peut être atténuée par l'agriculture biologique.
"Dans un territoire qui est cultivé en bio, la rotation est plus importante : les cultures sont plus diversifiées et davantage étalées dans le temps", explique Jean-François Odoux. Et chez les abeilles, comme chez l'homme, un régime alimentaire équilibré rime avec résistance immunitaire. Autre point positif, "l'agriculture biologique, du fait de l’absence d’herbicides, a plus de flore spontanée dans ses parcelles en cultures", ajoute Vincent Bretagnolle, chercheur au CNRS. Grâce à cette flore spontanée (trop souvent appelée à tort "mauvaises herbes"), "il y a toujours un petit peu quelque chose pour les abeilles", note Jean-François Odoux. Dans les colonies entourées de parcelles agricoles biologiques, les chercheurs ont constaté 37 % d'œufs, de larves et de nymphes en plus et 20 % d'abeilles adultes supplémentaires. La production de miel est deux fois plus importante qu’en agriculture conventionnelle.
“Adapter le système de production à une consommation raisonnée”
"La réduction de la pression pesticide semble également améliorer la survie des abeilles, alors que l’augmentation des réserves en miel résulterait d’une disponibilité accrue des fleurs mellifères à proximité de la ruche", précise l'étude.
Face au déclin des abeilles, l'usage des pesticides, notamment des néonicotinoïdes, est depuis longtemps montré du doigt. Mais pour Jean-François Odoux ce n'est qu'"un maillon d'un processus général, le dessus de l'iceberg" et c'est tout "le système de production agricole qu'il faut adapter à une consommation raisonnée".
"Dans un territoire qui est cultivé en bio, la rotation est plus importante : les cultures sont plus diversifiées et davantage étalées dans le temps", explique Jean-François Odoux. Et chez les abeilles, comme chez l'homme, un régime alimentaire équilibré rime avec résistance immunitaire. Autre point positif, "l'agriculture biologique, du fait de l’absence d’herbicides, a plus de flore spontanée dans ses parcelles en cultures", ajoute Vincent Bretagnolle, chercheur au CNRS. Grâce à cette flore spontanée (trop souvent appelée à tort "mauvaises herbes"), "il y a toujours un petit peu quelque chose pour les abeilles", note Jean-François Odoux. Dans les colonies entourées de parcelles agricoles biologiques, les chercheurs ont constaté 37 % d'œufs, de larves et de nymphes en plus et 20 % d'abeilles adultes supplémentaires. La production de miel est deux fois plus importante qu’en agriculture conventionnelle.