Plus de 400 personnes saisissent la justice contre les compteurs Linky
Lundi 24 juin, plus de 400 personnes ont décidé de saisir le tribunal de Nanterre (Hauts-de-Seine) pour empêcher la pose de compteurs Linky, ou demander à ce qu'ils soient retirés de leurs domiciles.
Depuis son lancement en 2015, ce "compteur intelligent", dont l'installation est pilotée par Enedis et qui permet de relever à distance et en direct la consommation en électricité des clients, est au coeur de nombreuses polémiques. Devant le tribunal de Nanterre, les avocats Me Corinne Lepage et Me Christophe Lèguevaques ont plaidé pour le retrait ou la non-installation de ces compteurs chez les requérants, invoquant l'impact des ondes électromagnétiques sur la santé, une atteinte au libre choix ou à la vie privée.
Des informations privées vendues ?
A travers la France, des particuliers ont saisi les tribunaux en référé (une procédure d'urgence), sous forme d'actions collectives. Au total, 22 procédures sont en cours, avec plus de 5.000 requérants. Une vingtaine d'entre eux étaient présents lundi à Nanterre. Si Eric, un retraité originaire de Haute-Marne, évoque des raisons "démocratiques", les opposants à Linky estiment que l’entreprise Enedis collecte les informations des clients pour les vendre à des tiers. Régine, qui a créé un collectif à Vigneux-sur-Seine (Essonne), parle d'une voisine "électro-hypersensible" qui a dû déménager depuis la pose de ce compteur chez elle, souffrant de maux de tête et de fourmillements fréquents.
Des allégations “invraisemblables”
"Nous ne sommes pas dans un débat entre les plus forts et les plus faibles, les puissants contre les victimes", a plaidé Michel Guénaire, l'avocat de la filiale d'EDF. Sur la question sanitaire, Enedis a pris des "garanties sérieuses" et n'a pas "pipoté" l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) - qui a jugé "très faible" la probabilité que les compteurs puissent avoir des effets nocifs. Quant aux accusations de "commerce" des données recueillies par le compteur qui équipe aujourd'hui 19 millions de foyers, l’avocat les qualifie d’"invraisemblables". "Nous ne ferons rien de ces données", a martelé Me Guénaire.
Si, jusqu’à présent, les tribunaux ont rejeté les plaintes des opposants du compteur vert, ces derniers sont sortis victorieux en mars dernier à Toulouse, où treize personnes souffrant d'hypersensibilité aux ondes avaient obtenu le droit de ne pas être équipées contre leur gré. A Bordeaux, le juge avait demandé à Enedis de poser un "filtre" protecteur chez une dizaine de personnes considérées comme "électro-hypersensibles". Enedis a fait appel de ces deux décisions. En attendant, le tribunal de Nanterre rendra sa décision le 2 août prochain. Affaire à suivre…
Des allégations “invraisemblables”
"Nous ne sommes pas dans un débat entre les plus forts et les plus faibles, les puissants contre les victimes", a plaidé Michel Guénaire, l'avocat de la filiale d'EDF. Sur la question sanitaire, Enedis a pris des "garanties sérieuses" et n'a pas "pipoté" l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) - qui a jugé "très faible" la probabilité que les compteurs puissent avoir des effets nocifs. Quant aux accusations de "commerce" des données recueillies par le compteur qui équipe aujourd'hui 19 millions de foyers, l’avocat les qualifie d’"invraisemblables". "Nous ne ferons rien de ces données", a martelé Me Guénaire.