Antibiotiques, additifs alimentaires et pesticides : le cocktail chimique retrouvé en mer
Alors que les mers sont déjà polluées par des tonnes de déchets en plastique, celles-ci regorgent également d’antibiotiques, d’additifs alimentaires ou de pesticides, révèlent des chercheurs européens.
Polluées et contaminées, les océans se transforment progressivement en eaux troubles. Certains antibiotiques, additifs alimentaires ou pesticides ont été détectés pour la première fois en mer, après avoir été transportés parfois sur de longues distances, révèle une étude de chercheurs réunis autour du programme européen Jerico-Next, coordonné par l'Ifremer.
"C'est la première fois qu'on montre que l'activité humaine se retrouve dans les eaux côtières, mais aussi plus au large", a déclaré à l'AFP Laurent Delauney, l'un des coordinateurs du programme.
Certains antibiotiques, herbicides, hydrocarbures ou additifs alimentaires, comme de l'édulcorant, provenant de boissons allégées en sucre notamment, ont été retrouvés en mer Baltique et mer de Norvège, mais aussi en Mer du Nord, selon une étude menée dans le cadre du projet Jerico-Next par l'Institut norvégien pour la recherche sur l'eau (Niva).
"On peut trouver ce type de produits dans des estuaires, des embouchures de fleuves ou des rivières, mais aussi loin des côtes c'est assez nouveau", a expliqué Ingrid Puillat, coordinatrice scientifique du projet, soulignant l'intérêt de disposer désormais d'une cartographie à l'échelle européenne de la présence en mer de ces produits.
Certains antibiotiques, herbicides, hydrocarbures ou additifs alimentaires, comme de l'édulcorant, provenant de boissons allégées en sucre notamment, ont été retrouvés en mer Baltique et mer de Norvège, mais aussi en Mer du Nord, selon une étude menée dans le cadre du projet Jerico-Next par l'Institut norvégien pour la recherche sur l'eau (Niva).
"A la base, il s'agissait de développer un système d'observation des eaux côtières harmonisé et performant, mais pour le mettre en application des cas scientifiques ont été étudiés", a expliqué M. Delauney, ingénieur à l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer).
Pour ce faire, de nouveaux capteurs, de la taille d'une armoire électrique, ont été développés puis placés sur des bouées d'observation, des navires et notamment des ferries. Autant de dispositifs ayant permis de recueillir des mesures sur un même trajet, plusieurs fois par semaine ou même par jour.
Ce vaste projet, qui a vu le jour en 2011, réunit une trentaine de partenaires provenant de 15 pays d’Europe. Un des axes de Jerico s’est penché sur le cycle du carbone dans les eaux côtières ou la prolifération des microalgues ou du phytoplancton.
Par ailleurs, le troisième volet du programme devrait porter sur le développement d’un site internet européen qui regrouperait les données côtières produites par l'ensemble des partenaires du réseau d'observation.