"Il fallait le dire quand on était en responsabilité" : Emmanuel Macron tacle Nicolas Hulot au sujet du Ceta
Dans une tribune publiée ce lundi sur Franceinfo, Nicolas Hulot a exhorté les députés à ne pas ratifier le CETA. Face aux critiques du ministre démissionnaire, Emmanuel Macron n’a pas hésité à rétorquer.
"Ayez le courage de dire non". Dans une tribune publiée lundi 22 juillet sur Franceinfo, Nicolas Hulot a lancé un appel aux députés français pour pointer les risques sanitaires et environnementaux du CETA. Si, à la veille de la signature du traité, l’ancien ministre de la Transition écologique tente d’exercer une pression sur les députés, le président de la République Emmanuel Macron a rapidement répliqué.
46 substances interdites en Europe… utilisées au Canada
Dans sa tribune, Nicolas Hulot considère que l’accord de libre échange entre le Canada et l’Union européenne, qui doit être ratifié ce mardi, n’apporte pas les "garanties nécessaires" pour répondre à l’urgence climatique (OGM, veto climatique, les farines animales, etc.).
"Demain, comme le voudrait tant de Français, ayez le courage de dire non. Faisons enfin preuve de cohérence", blâme-t-il. Le ministre démissionnaire a également pointé ces nombreux accords, notamment le Mercosur, qui "emportent toutes nos batailles et leurs conséquences dépassent largement nos frontières".
"L'Union européenne ne montre aucune volonté de questionner l'utilisation par le Canada de 46 substances interdites en Europe", fustige-t-il. Et d’ajouter : "En réalité, au-delà des éléments de langage, qui sait vraiment pourquoi il faut ratifier absolument et maintenant le CETA ?"
Si Nicolas Hulot estime que la France a "échoué à réformer la politique commerciale européenne”, le président de la République Emmanuel Macron répond qu’“il fallait le dire quand on était en responsabilité".
L’un des échecs de Nicolas Hulot ?
"Quand on s'est battu pour améliorer un texte, on ne peut pas dire quelques mois plus tard le contraire", a lancé lundi 22 juillet, le chef de l’Etat à la presse, déclarant avoir "lu la tribune" de l’ex-ministre. "Je crois que le véritable idéalisme consiste toujours à regarder le réel", a-t-il ajouté, assurant qu'une ratification du CETA irait "dans le bon sens" pour que le traité soit "bien mis en œuvre".
"Ce que je regrette, c'est qu'il ait renoncé d'une certaine façon à agir", a déploré, au micro de France Inter, Marc Fesneau, ministre des Relations avec le Parlement. "Nous avons porté la sortie du glyphosate en trois ans, la fin des centrales à charbon, la fin de l'exploitation des hydrocarbures, ce qui compte pour moi, c'est les faits concrets et pas ce qu'on peut raconter dans les tribunes".
De son côté, la députée écologiste Delphine Batho estime que le gouvernement "n'a plus comme seul recours que les contre-vérités". Selon la présidente de Génération écologie, Nicolas Hulot "a raison d'insister sur la gravité de l'enjeu et sur ce pouvoir que détient chaque député de dire non à un traité commercial qui accélère et aggrave le changement climatique".
Photo : © Fred TANNEAU - AFP/Archives