Sifflements respiratoires, allergies alimentaires... les laits hypoallergéniques pointés du doigt
Nourrir son bébé de préparations hypoallergéniques lorsqu’il ne présente pas de signe d’allergie peut au contraire l’exposer, dans les prochaines années, à des sifflements et des allergies alimentaires.
Pour réduire les risques d’allergies, les parents dont le nouveau-né ne boit pas de lait maternel, nourissent souvent leurs bambins avec du lait hypoallergénique. Ces préparations pour bébés, censés éviter aux enfants de développer des allergies ultérieurement, ne seraient pas si efficaces et pourraient, au contraire aggraver les risques d'allergies, selon deux organismes de recherche : l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA). Publiés dans la revue Pediatric Allergy and Immunology, les travaux se sont appuyés sur des données de l'enquête nationale épidémiologique ELFE, la première en France à suivre les enfants depuis leur naissance jusqu'à l'âge adulte. Si l'éfficacité des laits hypoallergéniques a été mise en cause, ces produits pourraient provoquer des troubles multiples chez la moitié des enfants examinés.
Sifflements respiratoires, asthme et allergies alimentaires
Recommandés à titre préventif aux nourrissons et aux enfants plus exposés aux allergies, les laits hypoallergéniques sont fabriqués à partir de lait de vache. Ces produits contiennent des petits morceaux, afin de diminuer l'effet potentiellement allergène des protéines de lait.
"Peu de données sont disponibles sur leur influence dans la prévention des allergies en conditions réelles d'utilisation. Et certaines sociétés de pédiatrie comme la société américaine de pédiatrie et la société suisse de pédiatrie ont récemment retiré leur recommandation vis-à-vis de ces préparations infantiles", rappellent les chercheurs dans un communiqué. Les experts de l'Inra et de l'Inserm ont suivi 15.000 enfants de l'étude ELFE depuis leur naissance et pendant deux ans. Les scientifiques ont ensuite analysé le lien entre les laits hypoallergéniques et les affections les plus courantes (eczéma, sifflements respiratoires, asthme et allergies alimentaires). Tout d’abord, les scientifiques constatent que les produits n'ont pas prouvé leur efficacité pour réduire les allergies en comparaison aux laits infantiles classiques. Ils concluent ensuite que ces produits laitiers peuvent au contraire exposer les enfants "dans les années qui suivent, à un risque plus élevé de sifflements respiratoires et d'allergies alimentaires".
Les chercheurs soulignent ainsi la nécessité de mener d'autres études sur le sujet. Dès 2021, ces travaux devraient être encouragés par un nouveau règlement européen qui imposera la réalisation d'études cliniques avant de vanter leurs effets protecteurs.
"Peu de données sont disponibles sur leur influence dans la prévention des allergies en conditions réelles d'utilisation. Et certaines sociétés de pédiatrie comme la société américaine de pédiatrie et la société suisse de pédiatrie ont récemment retiré leur recommandation vis-à-vis de ces préparations infantiles", rappellent les chercheurs dans un communiqué. Les experts de l'Inra et de l'Inserm ont suivi 15.000 enfants de l'étude ELFE depuis leur naissance et pendant deux ans. Les scientifiques ont ensuite analysé le lien entre les laits hypoallergéniques et les affections les plus courantes (eczéma, sifflements respiratoires, asthme et allergies alimentaires). Tout d’abord, les scientifiques constatent que les produits n'ont pas prouvé leur efficacité pour réduire les allergies en comparaison aux laits infantiles classiques. Ils concluent ensuite que ces produits laitiers peuvent au contraire exposer les enfants "dans les années qui suivent, à un risque plus élevé de sifflements respiratoires et d'allergies alimentaires".
- Inserm
- Inra
- AFP/Relaxnews
- Pediatric Allergy and Immunology